Le golf ou la boue ?

Quand la destruction d'un golf risque d'impacter gravement l'environnement et les riverains.

Ban communal et mairie de Grand-Laviers. Foto: Grand-Laviers / OSM / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(Jean-Marc Claus) – Le projet de restitution à l’activité agricole des terres du Golf d’Abbeville-Grand-Laviers, créé en 1989 et fermé définitivement trente ans plus tard pour raisons économiques, devrait logiquement réjouir les écologistes. Du moins ceux de salon car, très concrètement et sans dogmatisme, ce terrain de 72 hectares, dont seulement une vingtaine étaient cultivées dans les années quatre-vingt, devient une zone à fort risque en cas de fortes pluies, s’il est rendu par son propriétaire à l’agriculture extensive.

Faisant office d’éponge en cas d’importantes précipitations, le « 18 trous » de Grand-Laviers a évité à plusieurs reprises à la commune, des coulées de boues, qui auraient alors été dévastatrices. Un plan d’eau y assurait également la collecte d’une partie des eaux de ruissellement. Il a même fait office de barrage en 2002 lors d’un orage particulièrement violent. Chaque année, la commune plante des haies pour protéger les routes de ce potentiel fléau. Mais avec une population inférieure à 500 habitants, les moyens dont dispose la municipalité, sont très limités.

Cela n’a pas entamé la détermination du maire Christophe Menneson, soutenu par une association créé par ses concitoyens en 2020. L’Association de Protection de l’Environnement du Territoire de Grand-Laviers (APETGL) a entre autres actions, lancé une pétition en ligne, pour s’opposer à la restitution de ces terres à l’agriculture.

En 2019, un projet de reprise, soutenu par les élus locaux, avait été proposé par Cap Energie. Cette association dévolue à l’insertion et la réinsertion de travailleurs handicapés, gère avec succès depuis quatre ans, un « 18 trous » à Ruminghern, dans le Pas-de-Calais. Celui de Grand-Laviers aurait alors été le premier de la Somme. Or, le propriétaire des terres a rejeté ce projet, qu’il n’estimait pas viable.

Les élus de la Communauté d’Agglomération de la Baie de Somme (CABS) dont fait partie Grand-Laviers, n’ont alors pas eu d’autre choix que de lancer en 2020, pour cause d’utilité publique, une procédure d’expropriation territoriale contre la SA Domaine du Val. Le dossier est à l’étude dans différents services de l’État, mais le temps presse. Durant l’été 2021, le maire est intervenu pour faire stopper le déboisement du golf, commencé par son propriétaire et ayant mis à terre près de 200 arbres.

Ironie du sort, lors de la fermeture du golf, sa direction a invité les abonnés à se rendre au « 18 trous » de Nompont-Saint-Martin, commune située à 30 km de là et d’où, selon Le Journal d’Abbeville, viendrait l’agricultrice intéressée par l’exploitation des terres de Grand-Laviers. Pour remettre ces terrains en culture, les propriétaires doivent faire des propositions à la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM), qui a demandé une étude environnementale, car le premier dossier déposé était trop flou.

De son côté, la municipalité de Grand-Laviers ne désespère pas d’une reprise par Cap Energie, car le village perd en attractivité, notamment la résidence de tourisme située à proximité du golf. Par ailleurs, ce ne sont pas seulement cinq licenciements qu’a occasionné sa fermeture, mais aussi le renoncement à cette pratique sportive des deux tiers des 250 abonnés, notamment des jeunes et des seniors, comme l’expliquait le maire sur France 3 Hauts-de-France durant l’été.

1 Kommentar zu Le golf ou la boue ?

  1. Владислав // 6. Oktober 2021 um 17:17 // Antworten

    Quand, lave des odeurs du jour, le jardinet Derriere la maison, en hiver, s illunait, Gisant au pied d un mur, enterre dans la marne Et pour des visions ecrasant son oeil darne, Il ecoutait grouiller les galeux espaliers. Pitie ! Ces enfants seuls etaient ses familiers Qui, chetifs, fronts nus, oeil deteignant sur la joue, Cachant de maigres doigts jaunes et noirs de boue Sous des habits puant la foire et tout vieillots, Conversaient avec la douceur des idiots ! Et si, l ayant surpris a des pities immondes, Sa mere s effrayait ; les tendresses, profondes, De l enfant se jetaient sur cet etonnement. C etait bon. Elle avait le bleu regard, qui ment !

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