Le gouvernement allemand n’est pas «amused»

Déjà un an après l’éclatement du scandale NSA, le gouvernement allemand se met à réagir. Avec une certaine fermeté, du genre «Ca ne va pas ?»

Elle a toujours aussi peur de dire ses quatre vérités aux Américians. Mais pourquoi ? Foto: © Kai Littmann

(KL) – Quand on a des «amis» comme les Etats-Unis, on n’a plus besoin d’ennemis. Après avoir fermé tous les yeux disponibles en cette année, après que le ministre de l’intérieur avait, il y a neuf mois de cela, avait déjà annoncé la fin d’un scandale «qui n’en est pas un», le gouvernement allemand commence à se rendre compte de deux choses. D’une part, l’étendue de la surveillance globale peut surprendre et d’autre part, on commence aussi à comprendre à Berlin que les services allemands, le BND, est devenu un état dans l’état que même la haute politique ne contrôle plus.

Le dernier scandale en date, la découverte d’un double-agent ayant fourni des documents à la NSA, n’est que la goutte qui fait déborder le vase. Maintenant, le gouvernement se réveille et annonce toute de suite des mesures qui vont dans le mauvais sens. «Nous aussi, on peut écouter à 360 degrés», a expliqué hier un membre du gouvernement. Mais qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’on punira nos voisins directs parce que les Américains nous espionnent ?

Et d’où vient cette peur de ne pas froisser Washington, à un moment où Washington nous traite comme la Corée du Nord, la Syrie ou l’Afghanistan ? Pourquoi est-ce que le gouvernement allemand n’ose toujours pas faire venir Edward Snowden en Allemagne ? Pourquoi est-ce qu’on ne met pas toute de suite les négociations sur le TTIP sur glace ?

Si les agissements américains sont des plus étranges, la réaction de nos responsables l’est également. Les USA se comportent comme un cambrioleur et nous, on ne veut pas froisser un cambrioleur pris la main dans le sac ? Plus ça va, plus on a l’impression que nos responsables européens savent beaucoup plus qu’ils ne le disent. Mais grâce à Edward Snowden, nous finiront par connaître toute la vérité…

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste