Le jour où Hitler aurait du mourir

Il y a 80 ans jour pour jour que le complot du groupe Von Stauffenberg visant l'assassinat du « führer » a échoué. Depuis, l'Allemagne célèbre ses résistants.

Même Hitler était surpris d'avoir survécu à l'attentat du 20 juillet 1944. Foto: Bundesarchiv, Bild 146-1970-097-76 / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Le 20 juillet 1944, le colonel Claus von Stauffenberg était convié à la Wolfsschanze, l’une des retraites d’Adolf Hitler, pour une réunion avec des militaires et nazis haut placés pour discuter de la situation de la guerre. Mais Claus von Stauffenberg se trouvait au centre d’un groupe de complotistes qui voulaient mettre un terme à cette IIe Guerre Mondiale dont ils savaient qu’elle était perdue. A Berlin, les autres conjurés avaient tout préparé pour le putsch, pour renverser le régime nazi et proposer la capitulation allemande aux alliés.

Mais l’attentat échouait, Claus von Stauffenberg, dans sa nervosité compréhensible, n’arrivait qu’à activer un des deux paquets d’explosifs qu’il transportait dans sa serviette, et malgré une déflagration importante qui faisait 4 morts et 11 blessés, Hitler s’en sortait avec des blessures légères. L’activation de « l’Opération Walkyrie » échouait également, car les autres conjurés qui attendait des informations à Berlin, devait apprendre par la radio que Hitler était vivant et que leur plan avait échoué.

Le soir même, von Stauffenberg et plusieurs des conjurés furent fusillés dans la cour du bâtiment Bendler à Berlin, les autres étaient condamnés à mort devant le « Volksgerichtshof » sous le terrible juge Roland Freisler. Parmi les conjurés, il à avait l’ancien maire de Leipzig Carl Friedrich Goerdeler, le Comte Helmuth James von Moltke, l’ancien chef de l’état-major Ludwig Beck, le Comte Henning von Treskow (dont un autre attentat sur Hitler avait également échoué), le général Hans Oster et de nombreux autres militaires haut placés.

Depuis, le groupe Von Stauffenberg est commémoré tous les ans, comme l’exemple noble de la résistance allemande contre Hitler. Mais les choses ne sont pas si simples que ça. L’ensemble des conjurés faisaient, pendant des années, partie des piliers du système nazi. Claus von Stauffenberg, par exemple, était en 1941/42 comme officier sur le front russe où ses soldats se sont livrés à des pogroms contre la population juive et civile, sans que l’officier von Stauffenberg ne soit intervenu. Ce qui finalement déclenchait cet attentat, était la prise de conscience de ces militaires haut placés que la guerre était perdue et ils voulaient sauver ce qu’il y avait à sauver. Dans la liste des conjurés, on cherche en vain des personnalités qui se seraient révoltés contre le Holocaust, contre la guerre des nazis et si jamais l’Allemagne aurait eu une possibilité de gagner cette guerre, ces conjurés n’auraient pas essayer d’assassiner Adolf Hitler.

Côté résistants allemand, c’est le grand vide. Il y a le cercle de Hans et Sophie Scholl, ces étudiants qui avaient eu le courage de distribuer des tracts dénonçant Hitler et ses crimes à Munich, courage qu’ils ont payé avec leur vie. Il y avait aussi Georg Elser, dont l’attentat au Bürgerbräukeller à Munich échouait également – Hitler et la nomenclature des nazis avait quitté le lieu 13 minutes avant l’explosion d’une bombe puissante. Après, il y avait des héros sans nom, comme ces Berlinois qui avaient réussi à cacher 8000 juifs pendant toutes les années de la guerre dans la ville, au péril de leur propre vie. Mais avouons-le, la résistance allemande contre Hitler était un phénomène minime et les vrais résistants méritent, par conséquent, tout le respect des générations futures. En ce qui concerne le groupe Von Stauffenberg, c’est déjà plus compliqué, car ils faisaient partie pendant trop longtemps des piliers du système nazi et ce, à des postes importants.

Apprécions toutefois qu’ils aient essayé de libérer le monde de ce monstre Adolf Hitler et que les conjurés d’il y a 80 ans reposent en paix.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste