Le modèle (de paupérisation) allemande
L’Allemagne veut se positionner comme l’exemple à suivre pour toute l’Europe. Un regard derrière les coulisses montre qu’il ne vaut mieux pas suivre cet exemple…
(KL) – Environ 8 millions d’Allemands ne survivent que grâce aux aides sociales – donc, environ 10% de la population allemande. Les personnes concernées sont les laissés-pour-compte de la société allemande, exclues de la vie sociale, culturelle et politique. Si ce « taux de pauvreté » de 10% semble « normal », les chiffres trompent, car il s’agit d’une moyenne nationale qui englobe autant la vie dans les villes qu’à la campagne – dans certaines grandes villes, presque 20% de la population reçoivent des aides sociales. L’Allemagne, c’est une société vieillissante dont le relatif succès économique est basé sur le fait qu’une grande partie de la population vit dans la misère.
La situation dans les grandes villes est préoccupante, car elle conduit droit vers des conflits sociaux qui plus tôt ou plus tard, se traduiront par des émeutes dans la rue. A Berlin, le taux de pauvreté se situe déjà à 19,4%, à Brême à 18,5% et à Hambourg à 13,9%. Et logiquement, cela fait penser au siècle dernier, lorsque les nazis avaient remporté leur premiers succès électoraux dans une frange de la population appauvrie – et la même chose se reproduit en 2016/17. Comme à l’époque, c’est l’extrême-droite qui en profite le plus de cette paupérisation. L’extrême-droite de l’AfD est particulièrement forte dans les quartiers défavorisés – donc là où les gens n’ont plus rien à perdre.
En une seule année, ce « taux de pauvreté » allemand est passé de 9 à 10%, ce qui est en partie dû à l’arrivée massive de réfugiés qui n’ont pas le droit de travailler et grossissent, malgré eux, les rangs de ceux qui perçoivent des aides de la part de l’état.
La pauvreté frappe plus à l’est qu’à l’ouest. Dans les Länder de l’ouest (sans tenir compte de Berlin), le taux de pauvreté se situe à 8,9% ; dans les Länder de l’ex-RDA, il est de 13%. Comme par hasard, l’extrême-droite est particulièrement forte dans l’est du pays et la relation entre la pauvreté et l’adhésion aux idées extrémistes et xénophobes n’est plus à démontrer.
Laisser toute une frange de la population en rade, c’est non seulement une catastrophe pour les personnes concernées, mais constitue également une erreur politique énorme. Les personnes concernées par la pauvreté n’ont pas le même accès à l’éducation et la formation, et ne pourront pas contribuer à la prospérité du pays – mais la paupérisation croissante semble être inscrite dans le concept même de la société allemande à la Merkel et Schäuble.
« Am deutschen Wesen soll die Welt genesen » (« la nature allemande devrait être le salut du monde »), voici un ancien leitmotiv qui traduit cette attitude allemande qui démontre une forte arrogance – et il est carrément faux. Car la conception de la société allemande est vouée à l’échec et favorise, une nouvelle fois, l’émergence de toute sorte d’extrémisme.
Des valeurs comme la solidarité et l’humanisme font de plus en plus défaut dans l’organisation de la société allemande et cette évolution sera difficile à stopper. Il est grand temps d’arrêter de cultiver la pauvreté, il convient de la combattre. Le « revenue de base inconditionnel » constituerait l’une des approches permettant non seulement de rendre la dignité aux plus démunis, mais également de les intégrer à nouveau dans la société. Car à la marge de la société fleurissent la radicalisation, l’extrémisme et la violence.
Il n‘est pas encore trop tard pour réagir. Mais il faut réagir. Et, au niveau européen, il ne faut surtout pas suivre ce « modèle allemand » qui présente de plus en plus de fissures. Il est temps que l’Europe se développe vers une structure sociale, solidaire et aux valeurs humanistes. L’ère des intérêts des « marchés » touche à sa fin. Pas trop tôt.
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