Le monde regarde vers Kakhovka…

Le barrage hydraulique de Kakhovka fait l'objet d'un nombre croissant d'attaques. Foto: GennadyL. / Wikimedia Commons / PD

(KL) – Pendant que le Kremlin continue à publier ses jérémiades, en tentant de faire croire que l’agresseur russe soit une « victime », la situation autour du barrage hydraulique de Kakhovka devient critique. Comme toujours dans cette guerre, les deux côtés s’accusent mutuellement, mais il y a les faits. Ce barrage a été attaqué par six missiles et en cas de rupture de ce barrage, jusqu’à 80 localités seraient submergées, dont la ville de Kherson.

Est-ce que ces jours-ci, le monde assistera à une nouvelle escalade des crimes de guerre russes ? Pendant que les Russes se trouvent de plus en plus sous pression militaire, ils appliquent des stratégies de plus en plus brutaux. Kiev avec ses 3 millions d’habitants se retrouve sans électricité et eau et il y a des chances à ce que la capitale ukrainienne doit être évacuée ; la plus grande centrale nucléaire à Zaporijia est occupée par les Russes et probablement également minée ; et la situation à Kakhovka est plus que préoccupante. Il est évident que la Russie s’attaque aux infrastructures ukrainiennes, tout en maintenant son narratif du « pauvre pays menacé par l’Occident ».

Si le gouvernement ukrainien continue à parler de « génocide », le terme s’applique de plus en plus. La Russie ne mène pas un combat contre l’armée ukrainienne, mais contre la population civile, sans oublier que cette guerre n’a jamais été déclarée, mais qu’elle est encore et toujours désignée comme « opération spéciale ». Au Kremlin, on a perdu la tête et un moment donné, il faudra que la Russie se comporte de manière plus claire. Evidemment, Poutine veut garder la Crimée et le Donbass et il est aussi évident qu’il veut contrôler les accès à la mer de l’Ukraine.

Les attaques sur Zaporijia et Kakhovka se multiplient et si l’une des ces attaques devrait causer des dégâts important sur l’une de ces deux cibles (ou les deux), les conséquences ne seraient pas uniquement tragiques pour les populations concernées, mais un tel incident obligerait l’Occident de revoir sa propre stratégie vis-à-vis de la Russie.

La Russie prend clairement le chemin de l’Allemagne nazie au siècle dernier et les Russes feront la même expérience que les Allemands après 1945 – pendant des décennies, ils seront les parias du monde. Mais ça, en Russie, on ne l’a toujours pas compris.