Le monde s’est « trumpé » sur toute la ligne

Donald Trump sera le 47e président des États-Unis et sa victoire sur Kamala Harris est sans appel. Les conséquences pour le monde seront énormes.

Il peut avoir le sourire - ses slogans simplistes, mensonges et manipulations ont fonctionné... Foto: Gage Skidmore from Peoria, AZ, United States of America / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – La nuit électorale aux USA ne s’est pas déroulée comme prévu à l’extérieur des États-Unis. Si les succès de Donald Trump dans le Midwest étaient prévisibles, il était difficile de voir venir ses victoires dans les Swing States. Pour l’Europe, mais aussi d’autres régions du monde sous tension, le retour de Donald Trump à la Maison Blanche changera beaucoup de choses.

Mais comment s’explique ce succès inattendu de Donald Trump ? Le principal responsable en est le 46e président des USA, Joe Biden. En s’agrippant trop longtemps à sa deuxième candidature, malgré des absences mentales et difficultés physiques, il a empêché les Démocrates de faire monter un autre candidat que Kamala Harris qui elle, n’avait pas d’autres atouts que de ne pas être Donald Trump. Son bilan comme vice-présidente n’est pas mirobolant et sa stratégie concernant les grandes crises nationales et internationales n’a pas convaincu les Américains.

Pourtant, les sondages avaient indiqué depuis longtemps les soucis principaux des Américains – la situation économique, l’immigration et les guerres dans le monde. Si Kamala Harris n’avait que peu adressé ces sujets, Donald Trump a une nouvelle fois réussi à parler la langue du peuple. Et les Américains lui ont tout pardonné. Le fait que le 47e président des USA soit un criminel condamné, ses mensonges, sa vulgarité pendant la campagne, rien n’a pu empêcher ses supporters de voter pour lui et pas qu’eux.

Le mécanisme ayant conduit à cette réélection, est le même qui porte quasiment tous les dictateurs au pouvoir. Par temps de crise, les gens réclament « l’homme fort », même si celui-ci transgresse les règles démocratiques. Il y a beaucoup d’exemples pour ce processus dans le monde.

Les premières réactions en Europe (outre les félécitations exprimées un peu partout) se situaient entre des attitudes choqués et un « alors, on fera sans les Américains », pensant à la guerre en Ukraine où la réélection de Trump risque de changer la donne. Mais il faudra se méfier de ces « premières réactions » à chaud – maintenant, tous les pays du monde doivent repenser la situation et développer de nouvelles stratégies. Mais développer des stratégies n’est pas vraiment le fort des Européens qui préfèrent généralement suivre les initiatives des autres.

En ce qui concerne justement l’Ukraine, ce sera difficile. Si hier, les premiers politiques occidentaux déclaraient qu’il fallait simplement se substituer militairement et financièrement aux États-Unis, cela ne sera pas facile non plus. Déjà maintenant, la guerre en Ukraine met beaucoup de pays sous pression, car les milliards et milliards versés à Kiev pèsent lourd sur les budgets. Prendre en charge le financement américain, pourrait dépasser les moyens de la plupart des pays européens. Peut-être Trump trouvera une proposition à faire à Poutine pour que celui-ci stoppe son agression en Ukraine, sans pour autant perdre la face. Mais cela nécessitera sans doute que l’Ukraine renonce, du moins temporairement, aux régions annexées par la Russie.

Maintenant, le monde doit réfléchir comment gérer cette situation peu attendue à l’extérieur des États-Unis. Mais une fois de plus, il apparaît clairement que les élections aux USA ne se décident pas chez nous, mais chez eux. Si à l’extérieur des USA, les gens auraient préféré voir Kamala Harris à la Maison Blanche, ils se sont « trumpés ». Les Américains ne votent pas pour les intérêts européens, mais pour ce qu’ils croient être dans leur intérêt à eux. Mais les Américains peuvent se « trumper » aussi… A suivre attentivement.

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