Le parlement allemand a voté en faveur du troisième «paquet» pour la Grèce

Sans surprise et avec les votes de la majorité écrasante de la «Grande Coalition», le Bundestag a voté pour le troisième «paquet d‘aides» pour la Grèce.

Les députés de la CDU ayant voté contre les "aides" pour la Grèce, doivent faire face à des sanctions. Foto: Tobias Koch / Wikipedia Bundestagsprojekt / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0de

(KL) – 454 votes pour, 113 contre, 18 abstentions – voilà le résultat du vote du Bundestag en faveur du troisième programme «d‘aides» pour la Grèce à hauteur de 86 milliards d’euros. Mais ce qui était plus intéressant que le vote en lui-même, c’était le vent de panique au sein de la CDU où au minimum, 56 députés ont voté contre la politique d’Angela Merkel. Non pas pour rendre les «aides» plus efficaces pour le peuple grec, mais pour couper tout bonnement les vivres au partenaire au sud de l’Europe. Si les motivations de ces 56 députés sont lamentables, il convient de relever que la CDU les avait ouvertement menacés de «conséquences» pour leurs carrières politiques. Très démocratique, tout cela.

En amont de ce vote, dont le résultat était une évidence dans la mesure où la «Grande Coalition» dispose d’une majorité de presque trois quarts des votes au Bundestag, le comportement de la CDU d’Angela Merkel était tout sauf serein. Le groupe parlementaire avait même organisé un «vote-test» la veille où 56 députés avaient voté «Non», ce qui n’a pas vraiment sourire Angela Merkel et Wolfgang Schäuble qui actuellement, se disputent le leadership du parti.

«Ces aides», disait Wolfgang Schäuble dans le cadre d’une déclaration du gouvernement au Bundestag, «sont dans l‘intérêt de la Grèce et de l‘Europe». Ce qui a «oublié» de dire, c’est que cette prolongation de la misère grecque sert surtout les intérêts allemands – l’Allemagne a réalisé un bénéfice de 100 milliards d’euros depuis 2010, en profitant des flux de capitaux sur le fond de la crise en Grèce. Toutefois, il était obligé de revenir sur le «chantage» qu’il voulait faire au FMI – qui lui, avait dit vouloir soutenir de nouvelles aides qu’à condition que la dette grecque serait sensiblement revue à la baisse, ce dont Wolfgang Schäuble ne voulait pas en entendre parler, tandis que la chancelière s’était déclarée ouverte à une telle mesure.

Le fait que la CDU mettent ainsi ses propres députés sous pression, mérite à ce que l’on s’arrête là-dessus. Car selon la constitution allemande, tout député «doit voter en son âme et conscience» et la «discipline de vote du groupe parlementaire» n’est inscrite nulle part. Les députés CDU qui ont osé voter contre la politique de Schäuble / Merkel, doivent maintenant faire face à des sanctions. Ils perdront, comme c’était déjà le cas dans le passé, des sièges dans des commissions parlementaires, ils perdront les opportunités d’avancer au sein du parti. Pour un parti qui veut se donner une image plus jeune, plus attractive, ce déni du processus démocratique constitue une honte. Surtout que la démarche était totalement superflue – avec sa majorité au Bundestag, la CDU aurait parfaitement pu jouer le jeu en faisant semblant d’évoluer dans une démocratie vivante autorisant la diversité des opinions politiques.

Maintenant, on attend encore le vote du parlement néerlandais, avant que les premiers virements pourront être faits en direction Athènes. Tout le monde se dépêchera – pour que la Grèce puisse rapidement rembourser ses dettes et surtout les intérêts importants – du tout bénéfice pour les marchés financiers. Le peuple grec, lui, restera dans la misère. Et ce, pour les générations à venir. Pas de quoi être fier.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste