Le Parlement Européen vote pour Jean-Claude Juncker

Jean-Claude Juncker hier devant le Parlment Européen - Martin Schulz écoute attentivement. Foto: © European Union 2014 / Source : EP

(KL) – Faut-il maintenant dire «merci» aux eurodéputés d’avoir respecté le vote des Européens du 25 mai dernier ? Certainement pas. Personne ne remercie l’état français lorsque celui-ci instaure le Président de la République après des élections présidentielles. Toutefois, après les attaques de David Cameron, après les hésitations d’Angela Merkel, Juncker a failli ne pas devenir Président de la Commission Européenne.

Lors du vote secret hier au Parlement à Strasbourg, 422 élus ont voté pour Juncker qui avait besoin de 376 votes. C’est rassurant, car ce résultat implique que les extrémistes, les eurosceptiques et les Britanniques réunis ne suffisent pas pour paralyser le processus politique du Parlement. L’influence des Le Pen, Farage et Cie. sur la politique européenne reste donc très limitée – le Parlement ne leur servira que comme plate-forme pour leur propagande anti-européenne et nationaliste.

Bien entendu, on peut contester la personne de Jean-Claude Juncker qui représente cette Europe technocratique au service du grand capital. Mais ça, les partis le savaient bien avant de le nommer candidat. Les conservateurs avaient désigné Juncker comme leur candidat, sans que personne ne les y oblige. Alors, il semble quelque part logique que le candidat nommé (et ayant remporté les élections) devienne aussi président de la Commission. Le fait que Cameron et les autres aient remis le vote des Européens en question, constitue une véritable attaque sur la démocratie européenne et il faut donc être content que Juncker ait été élu, même si on aurait préféré un autre candidat.

Pour le siège du Parlement à Strasbourg, l’élection de Juncker est une bonne chose. Le Luxembourgeois compte parmi les politiques qui ne remettent pas Strasbourg en question et le fait que deux pro-strasbourgeois (Juncker et Schulz) se trouvent maintenant à la tête de la Commission et du Parlement risque de refroidir un peu les ardeurs des «single seat». En effet, si la journée d’hier aura été un bon jour pour l’Europe, David Cameron doit s’en mordre les doigts. Ses chantages n’ont pas pris et la Grande Bretagne trouve enfin la place en Europe qu’elle mérite.

Juncker prendra officiellement ses fonctions le 1er novembre et ensuite, les Européens s’attendent à une nouvelle politique européenne. Reste à savoir si le personnel choisi pour cette mission sera à la hauteur de la mission.