Le Parlement Franco-Allemand voit le jour

Hier à Paris, les deux présidents des parlements nationaux, Wolfgang Schäuble et Richard Ferrand, ont signé l’accord qui instaure le nouveau « Parlement Franco-Allemand ». Est-ce une bonne chose ?

Hier, Wolfgang Schäuble et Richard Ferrand ont signé l'accord instaurant un "Parlement Franco-Allemand". Foto: Courtesy Sylvain Waserman

(KL) – La France et l’Allemagne se rapprochent encore un peu plus. En signant hier à Paris l’accord sur la mise en œuvre de ce « Parlement Franco-Allemand », les deux pays font un pas de géant vers un avenir commun. Ce parlement, composé de 50 députés français et 50 députés allemands, aura des missions très concrètes et utiles. Même si, à première vue, on aurait plutôt l’impression que l’on créé une nouvelle plate-forme de débats. Mais cette impression est fausse.

Jamais, dans l’histoire de l’Europe, deux pays ne se sont rapprochés de la sorte. La première mission de cette nouvelle assemblée qui devra se réunir au moins deux fois par an, en alternance à Paris et Berlin, est de veiller à ce que les directives européennes soient traduites en droit national de manière harmonisée. Le décalage de la transcription des directives européennes dans le droit national, pose souvent des problèmes, par exemple lorsqu’un pays a déjà effectué cette transcription et l’autre pas encore. Mais bien sûr, ce n’est pas tout.

Les positions que prendra cette nouvelle assemblée franco-allemande, par exemple dans les domaines de l’économie, de la défense ou de la politique extérieure, devront obligatoirement être débattues dans les deux assemblées nationales. Ceci n’est pas anodin, car cette approche permettra non seulement d’assurer que les intérêts transfrontaliers soient pris en compte par la politique nationale, mais surtout une harmonisation des positions française et allemande en vue d’un vrai progrès européen.

Pour le président du Bundestag Wolfgang Schäuble (qui fait actuellement l’objet de nombreuses critiques après avoir déclaré qu’il partageait la position d’Annegret Kramp-Karrenbauer qui s’était exprimée en faveur d’un siège unique du Parlement Européen à Bruxelles), cette nouvelle assemblée ouvrira de nouvelles perspectives, sans pour autant se substituer aux structures existantes. « Je le dis aux sceptiques – cette nouvelle assemblée n’abolira et n’affectera pas la souveraineté des deux pays ». Pour son collègue Richard Ferrand, il s’agit d’une « nouvelle dimension de la coopération unique en Europe. »

Maintenant, c’est le travail pratique qui décidera si oui ou non, cette nouvelle assemblée sera à la hauteur des attentes. Si pour l’instant, cette assemblée ne dispose d’aucun pouvoir de décision et d’aucun budget, il s’agit d’une approche intéressante que les députés des deux pays devront rapidement remplir avec du contenu. Il faudra surtout veiller à ce que cette assemblée ne devienne pas un « Groupe de parlementaire franco-allemand bis », une occasion de se rencontrer autour de buffets dans des cadres sympathiques. Cette assemblée doit se mettre au travail et conduire les deux pays vers un nouveau degré de coopération. Une partie de l’avenir de l’Europe dépend de la bonne entente entre la France et l’Allemagne et ce nouveau « Parlement Franco-Allemand » pourra contribuer à faire progresser le rêve européen. Au travail, messieurs dames !

1 Kommentar zu Le Parlement Franco-Allemand voit le jour

  1. Oufffff …

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