Le pouvoir des nouveaux médias

Grâce aux réseaux sociaux et les réactions massives de la part des Européens et Européennes suite aux dérapages sexistes de l’eurodéputé polonais Janusz Korwin-Mikke, ce dernier a été sanctionné.

Sanctionné pour son discours sexiste et anachronique - Janusz Korwin-Mikke. Foto: Piotr Drabik from Poland / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(KL) – Il avait l’air ridicule, Monsieur Korwin-Mikke, lorsqu’il applaudissait la sanction à son encontre annoncée par le Président du Parlement Européen Antonio Tajani. Ce geste se voulait supérieur, serein, mais ne faisait que traduire la baffe cinglante que Korwin-Mikke venait d’encaisser. Pour ces propos sexistes concernant les femmes qui, selon son intervention au Parlement Européen, « devraient gagner moins parce qu’elles sont moins grandes, moins intelligentes et moins fortes que les hommes ». Cette bêtise lui vaut la suspension de ses indemnités journalières pour une période de 30 jours, l’interdiction de participer aux actions du Parlement pendant 10 jours et, pendant un an, il n’a plus le droit de représenter le Parlement Européen lors de conférences ou comme membre d’une commission. C’est le placard.

Ce sont les réseaux sociaux qui ont contribué à ce que ce scandale ne reste pas inaperçu. La vidéo de l’intervention honteuse de Korwin-Mikke a fait le tour des réseaux sociaux, accompagnée d’une pétition réclamant, justement, à ce que cet anachronisme ambulant soit sanctionné. Un moment donné, les responsables du Parlement Européen ne pouvaient plus fermer les yeux devant cette indignation et cette sanction était la seule réponse pensable suite aux dérapages de Korwin-Mikke.

On a beau s’exciter sur les nouveaux médias – c’est grâce au travail de ces nouveaux médias que de tels incidents ne passent plus inaperçu. Même Korwin-Mikke n’a pas pu essayer de mettre ce scandale sur le dos des « fake news », puisque l’intégralité de son discours pouvait être regardé sur Facebook et ailleurs. Et il convient que les Européens et Européennes prennent conscience de leur importance – si la société civile a réussi à guider la main au Président du Parlement Européen pour que celui-ci sanctionne un collègue, c’est que les citoyens et citoyennes ont plus d’incidence sur la politique européenne qu’ils ne le pensent. Prenons donc conscience de notre pouvoir et exerçons la même pression sur nos parlements aussi dans d’autres dossiers. Il est temps que les citoyens et citoyennes se réapproprient « la chose politique »… la preuve, ça marche !

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