Le Président allemand allume les pays de l’est de l’Europe

Au Forum de Davos, Joachim Gauck a dit ses quatre vérités en direction des pays de l’est de l’Europe. Il était temps que quelqu’un le fasse…

Le président allemand Joachim Gauck a dit ses quatre vérités aux pays de l'est de l'Europe. Foto: Sebastian Hillig / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – C’est en donnant une leçon d’histoire aux pays de l’est de l’Europe que le président allemand Joachim Gauck a marqué son intervention devant le Forum Mondial de Davos. Et il l’a fait avec élégance. Il comprend très bien que les pays de l’est de l’Europe aient peur pour leur souveraineté et identité nationales, a-t-il dit, surtout en considérant que cela ne fait qu’un quart de siècle qu’ils aient retrouvé leur indépendance. Pour dire ensuite «mais j’ai du mal à comprendre lorsque des pays refusent leur solidarité à des opprimés, lorsque leurs propres citoyens ont expérimenté la solidarité à un moment où ils étaient eux-mêmes opprimés».

Le message est clair et va droit dans la direction des états comme la Pologne, la Hongrie, la République Tchèque, la Slovaquie et les pays baltes – qui ont tous vécu le soutien et la solidarité de l’ouest européen à un moment crucial dans leur lutte pour l’indépendance. Par conséquent, il ne serait que logique si ces pays accueillaient des réfugiés qui arrivent en grand nombre des zones de guerre ou de guerre civile.

Et Joachim Gauck ne prêche pas que pour sa propre paroisse, sachant que l’Allemagne a accueilli pendant les 12 derniers mois autant de réfugiés que pendant les 12 ans précédents. Plus d’un million de réfugiés sont arrivés en Allemagne en 2015, mais à Joachim Gauck de souligner : «Je ne souhaite pas simplement de la solidarité des autres pays européens avec l’Allemagne qui arrive à ses limites, mais je voudrais aussi mener une discussion où les citoyens européens ne sacrifient pas leur force et créativité pour un repli national, mais qu’ils s’investissent dans des idées pour l’Europe.»

Mais une fois sur la lancée, Joachim Gauck est allé encore plus loin : «Le refus de la solidarité apporte peut être un avantage financier, mais il engendre aussi la perte de quelque chose de précieux – le respect de nous-mêmes». Par conséquent, en vue de la situation dramatique dans les pays d’origine des réfugiés, les autres pays européens ne doivent pas refuser leur solidarité et soutien à plus malheureux qu’eux-mêmes. Pour des raisons historiques, mais aussi pour des raisons humanistes.

Et aussi pour des raisons pratiques – ainsi, le président allemand a souligné les avantages de l’immigration en citant l’exemple des Etats-Unis. «Parmi les Prix Nobel et les vainqueurs des ‘Oscars’ de nationalité américaine, on trouve trois à quatre fois plus de lauréats issus de l’immigration que des gens nés aux Etats-Unis», a-t-il dit, pour rappeler que le «Wirtschaftswunder» allemand n’aurait pas été possible sans les réfugiés et les travailleurs immigrés.

A bon entendeur – il était temps que quelqu’un le dise haut et fort à destination des pays de l’est de l’Europe. Et aux autres aussi…

1 Kommentar zu Le Président allemand allume les pays de l’est de l’Europe

  1. Il faut éviter de confondre immigrés et réfugiés: leur nature est souvent différente. Devrait-on alors, selon une idée implicite, rejoindre les propos tenus par Le Pen;” Immigration oui, si c’est Léonard de Vinci”?
    Le président Gauk appelle à la solidarité planétaire en commençant par fustiger les Européens défaillants.Cela c’est l’humain dans l’urgence et on espère que beaucoup de réfugiés pourront rentrer chez eux si on fait ce qui est vraiment nécessaire.

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