Le prix des pâtes va augmenter

Pénurie de blé = flambée des prix = flambée du prix des pâtes... Foto: Rhetos / Wikimedia Commons / CC0 1.0

(KL) – Le prix du blé, ingrédient indispensable pour la production de pâtes, explose. Depuis 2019, le prix pour une tonne de blé dur, est passé de 220 euros à aujourd’hui 600 euros. Un moment donné, cela se traduira par une hausse des prix des produits comme les pâtes ou la semoule de blé dur. Mais lorsque le prix d’un aliment de base augmente, la tension sociale n’est plus très loin. Et comme toujours, ce genre d’évolution frappe en premier lieu, les couches de la société les plus démunies.

Dans de nombreux pays grands producteurs de blé dur, comme surtout les Etats-Unis, mais aussi le Canada ou la France, on enregistre cette année, une baisse dramatique des quantités récoltées. Tandis que les Etats-Unis souffrent d’une baisse du niveau de la récolte de 50%, cette baisse atteint même 75% au Canada et en France. Conséquence logique : le prix du blé dur flambe et à la Bourse des matières premières à Chicago, les « traders » se frottent les mains.

A cause de la mauvaise météo, les experts du Ministère de l’Agriculture allemand estiment que la récolte de céréales constitue cette année « une partie de poker ». Et la raison en est, sans que le Ministère le dise clairement, le changement climatique. En Europe et aux Etats-Unis, nous vivons depuis plusieurs années une alternance entre de longues phases sèches et chaudes ou très chaudes d’une part, et d’autre part, des périodes aux fortes précipitations, souvent sous forme d’intempéries, avec de fortes quantités de pluie et des températures basses. Ces alternances interviennent de manière assez imprévisible et le niveau des précipitations augmente également le risque de moisissures au niveau du blé dur. De l’autre côté, les longues phases de sécheresse conduisent à un blé plus petit et de qualité moindre qui ne convient plus à la consommation humaine et qui part donc dans l’industrie d’alimentation pour animaux.

La pénurie de blé dur qui engendre cette flambée des prix, concerne, avec d’autres facteurs, le prix des pâtes qui font partie des aliments de base. En parallèle, les difficultés liées au Covid, ont également fait augmenter les tarifs du transport maritime et souvent, ceux de tous les prestataires dans la chaîne de transport et de production. Ces hausses des prix seront transférés à la grande distribution qui elle, les répercutera sur les prix de vente au magasin.

S’il y avait une hausse comparable au niveau du prix du caviar Beluga, les conséquences sociales seraient certainement moins graves que celle du blé. Les pâtes font partie de l’alimentation quotidienne – en Allemagne, chaque citoyen, du bébé au grand-père, en consomme en moyenne 9,5 kilos par an. En Italie et en France, la consommation se situe même au-delà. Ainsi, avec les pâtes, le prix du panier moyen, un indice utilisé dans l’économie, augmentera également.

S’il fallait encore un argument pour la politique de s’engager concrètement dans la protection climatique, le voilà. Le changement climatique affecte maintenant aussi l’alimentation planétaire. Il faut agir. Maintenant.