Le projet du péage – un désastre pour la CSU

Même les élus de la CDU, la grande soeur de la CSU bavaroise, rejettent en bloc la proposition du ministre des transports CSU Alexander Dobrindt qui lui, s’accroche.

OK, un "péage by night" peut être assez beau, mais est-ce vraiment l'avenir aux frontières allemandes ? Foto: heb@wikimedia / WIkimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(WB) – Le rêve du ministre allemand des transports Alexander Dobrindt (CSU) d’encaisser une sorte de «droit d’entrée» en Allemagne, s’éloigne de plus en plus. Les représentants des régions et des Länder situés aux frontières allemandes, ne veulent plus en entendre parler et ce, toutes sensibilités politiques confondues. Ainsi, les élus CDU de la Rhénanie-Westphalie du Nord (NRW) ont voté le rejet de la proposition de Dobrindt à l’unanimité.

Mais au lieu de revenir sur certains éléments de sa proposition, Dobrindt s’accroche comme un enfant au bac á sable à son jouet préféré. Pourtant, il suffirait de limiter le droit de péage aux seules autoroutes allemandes, à l’instar de ce qui se fait dans bon nombre de pays européens. Mais Dobrindt insiste lourdement – il veut aussi rendre les routes nationales, départementales, communales payantes. Tout en affirmant qu’il ne voit pas «en quoi cela puisse affecter la circulation transfrontalière». Black-out intellectuel ? Orgueil déplacé ? Incapacité de revenir sur une position qui s’avère erronée ?

Il est évident qu’un droit de péage sur l’ensemble des routes allemandes aurait un impact négatif sur la vie en mode transfrontalier. Imaginez qu’il suffise de traverser le Pont de l’Europe entre Strasbourg et Kehl pour aller faire ses courses, en étant obligé d’acheter une vignette – bon nombre d’Alsaciens ne viendraient plus en Allemagne et on les comprend.

Ceci dit, on ne comprend pas un ministre fédéral des transports, originaire d’un Land (la Bavière) qui a des frontières avec la République tchèque et l’Autriche – comment peut-il affirmer ne pas affecter les échanges transfrontaliers en rendant l’accès à l’Allemagne payant ?!

Toujours est-il que le service scientifique du Parlement allemand a déjà indiqué que le plan de Dobrindt n’était pas compatible avec le droit européen. Au lieu d’en tenir compte, Alexander Dobrindt s’est renseigné sur les possibilités de licencier les collaborateurs de ce service. Se remettre en question ? Voyons – on ne se remet pas en question lorsque l’on s’appelle Alexander Dobrindt…

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