Le rêve macroniste d’un gouvernement technique

Un gouvernement technique, calqué sur le modèle de la Commission Européenne où personne n’est directement élu, et si c’était ça son prôôôjet ?

La pratique solitaire du pouvoir, rend totalement sourd... à la vox populi. Foto: President.gov.ua / Wikimedia Commons / CC-BY 4.0int

(Jean-Marc Claus) – Piétinant avec toujours plus de morgue les résultats des élections législatives anticipées suite à la dissolution de l’Assemblée Nationale voulue par lui-même, Emmanuel Macron, qui s’est personnellement confronté à la vox populi via le suffrage universel seulement à deux reprises de toute sa carrière politique, n’aime visiblement pas la démocratie. Ainsi serait-il parfaitement envisageable, qu’après de multiples contorsions et atermoiements, il impose à ses concitoyens un gouvernement dit technique.

Un gouvernement technique ou une supercherie du même acabit, portant un autre intitulé, mais revenant à dénier au peuple tout droit de choisir son destin. En somme, calquer sur la France, le modèle de la Commission Européenne, à savoir une instance décisionnaire importante dans laquelle personne n’est directement élu, s’appuyant sur un corpus de techniciens hors-sol et biberonnées par les lobbies des puissances d’argent.

Exit la Vème République et hors de question d’en convoquer une VIème : ce que veut Emmanuel Macron, c’est les pleins pouvoirs comme Philippe Pétain en juin 1940, ce grand soldat selon le petit président. Oui, petit président, car il y a de la petitesse dans cette façon puérile de nier la réalité. Mais comment accepter la réalité, quand on ne vit plus dans le réel, si tant est qu’on y ait une fois vécu, fut-ce avec mille euros par mois à l’adolescence ?

De la loi travail Valls-El Kohmri en 2016 à la réforme des retraites Borne-Dussopt en 2023, Emmanuel Macron s’est toujours caché derrière des prête-noms, pour inoculer son poison ultra-libéral aux conquis sociaux hérités ou découlant du Conseil National de la Résistance (CNR). Ainsi est-il particulièrement odieux, de le voir honorer les héros de la Seconde Guerre Mondiale, alors qu’il mène une incessante bataille contre la société qui de ce séisme, s’est relevée plus juste et plus fraternelle.

Petit commis aux écritures du Kapital et VRP de la haute finance, le soldat Macron dit combattre l’extrême-droite, alors qu’il ne fait que booster ses scores à chaque échéance électorale. Jetant au peuple la poudre au yeux des Jeux Olympiques et celle de perlimpinpin de multiples commémorations ou autres shows d’autopromotion, il pense tenir le pays de main de maître, alors que le pouvoir lui file chaque jour un peu plus entre les doigts.

Il ne veut pas plus de Lucie Castets à Matignon, que de toute autre personnalité politique de gauche, car il est ni de gauche ni de gauche. Un pseudo socialiste tel que Bernard Cazeneuve, ou un ersatz de républicain tel que Xavier Bertrand, pourraient peut-être faire l’affaire, ou même ce truculent Jean Castex qu’il suffirait d’exfiltrer de la RATP, mais à y bien réfléchir, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, ça aurait infiniment plus de gueule !

Plus de gueule et ça serait plus rassurant pour les marchés, car derrière un gouvernement dit technique, c’est eux qui gouverneraient ! Faire à gauche barrage au RN-ex-FN lors du second tour des dernières législatives, a essentiellement servi à sauver des députés de la macronie, car dans le sens Ensemble => Nouveau Front Populaire (NFP), les reports de voix furent particulièrement frileux et maintenant, le président dénie toute légitimité au mouvement politique arrivé premier, fut-ce avec une majorité relative mais majorité tout de même.

En somme, il devient, compte tenu de la situation actuelle et des projections qu’on peut faire, de plus en plus clair, que le macronisme prépare l’arrivée au pouvoir du RN-ex-FN qu’il prétend combattre. Le travail de sape effectué depuis 2017 porte ses fruits à chaque échéance électorale et le prétendu « cordon sanitaire » réalisé autour de l’extrême-droite, est en fait un cordon ombilical, car comme l’a déjà démontré l’Histoire en Europe mais aussi en Amérique Latine, l’extrême-droite n’a de raison d’être qu’au service et sous perfusion des puissances d’argent.

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