Le Rhin Supérieur dit «NON» aux xénophobes de la «Pegida»

20 000 personnes ont manifesté vendredi pour plus de tolérance et contre les xénophobes. Une manifestation de la «Pegida» à Bâle a été interdite.

Toute l'Allemagne se lève contre les néonazis et les xénophobes. Le Rhin Supérieur aussi. Foto: Bernd Schwabe / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Il faut remonter à l’an 1981 pour se souvenir d’une manifestation d’une telle envergure à Freiburg. A l’époque, suite à une intervention policière contre le «Schwarzwaldhof», centre culturel occupé par la jeunesse fribourgeoise, 20 000 personnes avaient manifesté pour plus de tolérance vis-à-vis des jeunes. Vendredi, ils étaient aussi 20 000 pour manifester pour plus de tolérance, cette fois-ci vis-à-vis des réfugiés.

La mobilisation fribourgeoise était surprennante – même les organisateurs n’avaient pas compté avec un tel engouement. Les Fribourgeois, une fois de plus, voulaient faire passer un message d’humanité. Et ils ont réussi. En Pays de Bade, il n’y a pas la place pour des néonazis et des xénophobes. En Pays de Bade, pays où depuis toujours, les peuples européens se sont croisés et cotoyés, la xénophobie n’est pas de mise et cela restera ainsi. Mobiliser 20 000 personnes dans une ville qui compte un peu plus de 200 000 habitants, cela veut dire que les idées étranges de la «Pegida» ne passeront pas. Tant mieux !

Pourtant, le maire de Freiburg, Dieter Salomon, devait aussi faire face à des sifflements. Certains manifestants lui rappellaient qu’il n’y a que quelques jours, une famille serbe comptant six enfants, avait été explusé d’Allemagne de manière hative – en plein hiver et vers un avenir plus qu’incertain. «Il ne faut pas que cela se reproduise», disait le maire, mais cette phrase ne pouvait pas tout à fait convaincre les manifestants qui brandissaient des pancartes disant «hypocrite !» Mais si cette mobilisation de la population en faveur des réfugiés puisse aussi envoyer un message dans la politique et dans les administrations, elle aura servi à quelque chose. Et non seulement aux manifestants qui se sont mutuellement confirmés qu’ils pensaient pareil.

C’est un peu comme en France au moment «après-Charlie». Les xénophobes de la «Pegida» ont déclenché un véritable mouvement anti-fasciste en Allemagne (et non seulement à Freiburg, partout en Allemagne, les gens vont dans la rue pour exprimer leur solidarité avec les réfugiés), mais on se pose la question quant aux conséquences de cette mobilisation. Pour l’instant, aucun discours politique n’indiquerait que la politique en la matière soit remise en question. Au contraire – de nombreux politiques cherchent le dialogue avec les xénophobes, de peur de perdre une partie de leur électorat. Ce qui pourrait être une erreur – il vaudrait mieux chercher le dialogue avec ceux qui lèvent la voix pour plus d’humanité dans la société, pour plus d’humanité dans la gestion de l’immigration.

Désormais, il se pose donc la question de l’avenir de ce mouvement populaire qui reclame haut et fort la gestation d’une société plus humaine. Car il serait dommage si ce mouvement devait perdre de l’ampleur faute aux réactions du monde politique.

En attendant, le Rhin Supérieur peut être fier – les néonazis et les xénophobes n’ont aucune chance de percer. Une bonne nouvelle pour commencer la semaine.

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