Le Santa Bárbara secoue Terceira

L’île açorienne de Terceira connaît depuis quelques mois, de petits séismes dont l’intensité et la fréquence se sont accrues.

Le Santa Bárbara est couvert de végétation depuis son éruption du XVIIIe siècle, mais était-ce la dernière ? Foto: José Luis Avila Silveira Pedro Noronha e Costa / Wikimedia Commons / PD

(Jean-Marc Claus) – Alors que sur l’île açorienne de São Jorge, suite à une série de séismes, les autorités avaient déployé des procédures d’alerte ce printemps et mis préventivement une partie de la population à l’abri, au milieu de l’été, c’est sur sa voisine Terceira que se braquent les regards des scientifiques. Le Centro de Informação e Vigilância Sismovulcânica dos Açores (CIVISA) a placé le volcan Santa Bárbara en niveau d’alerte volcanique V2, l’échelle en comptant 6.

Ce qui, selon Rui Marques, le directeur du centre, n’est pas inquiétant, mais doit inciter à la vigilance car, selon les informations qu’il a transmises à l’agence de presse Lusa, l’augmentation de la sismicité ayant débuté fin juin, a persisté jusqu’à provoquer le 30 juillet, un séisme de magnitude 2,5 sur l’échelle de Richter qui en compte 10. Le 4 Août, une moyenne de 17 séismes quotidiens étaient enregistrés au cours des 5 derniers jours.

En Mars et Décembre 2020, le volcan Santa Bárbara avait déjà fait parler de lui, avec plus de 500 séismes enregistrés. Il fait partie des 18 systèmes volcaniques actifs de l’archipel. Le CIVISA assurant la surveillance de 50 zones sismogènes, les suit de près. Ce qui l’a conduit à placer en Mars, l’île de São Jorge au niveau d’alerte volcanique V3, toujours en vigueur actuellement .

Le volcan Santa Bárbara culmine à 1.021 m à l’Ouest de Terceira. Son sommet, nommé Serra de Santa Bárbara, fait partie des images de cartes postales de l’île. Il se trouve au Sud de la Caldera de Santa Bárbara, celle-ci ayant un diamètre d’un kilomètre. Sa dernière éruption remonte à 1761, d’où son actuelle couverture végétale classée d’ailleurs en réserve naturelle.

La tradition rapporte qu’en 1761, les villageois ont jeté dans le cratère une relique dont l’effet fut foudroyant. L’éruption cessa instantanément. Il est regrettable qu’à quelques 1.400 km au Sud-Est, les Canariens n’aient pas disposé d’un tel moyen d’action lors de l’éruption de la Cumbre Vieja à La Palma l’an dernier !

Contrairement à l’archipel des Baléares comptant 118 volcans sous-marins endormis depuis 1,4 million d’années, les Açores, comme les Canaries, peuvent être de nos jours le théâtre d’éruptions. Il importe de ne pas perdre cela de vue, et les autorités des deux pays ne l’oublient pas, tant en Espagne qu’au Portugal.

Les touristes par contre, ont parfois tendance à se croire dans un décor de carte-postale ou de cinéma, au sein duquel ils peuvent évoluer au gré de leurs fantaisies. Chaque année, les services de secours récupèrent des ahuris et des « je-sais-tout », qui se sont mis en mauvaise posture parce que sortant des sentiers balisés.

En cette période estivale, un petit rappel n’est pas superflu. Une île volcanique, même ne connaissant que rarement des soubresauts venant des entrailles de la terre, n’est pas un terrain d’aventure comparable à celui d’une célèbre émission télévisée. Alors quand l’activité sismo-volcanique s’y fait ressentir, il importe de ne pas négliger les avertissements des autorités. Pour les Açores, le CIVISA propose une application pour smartphones.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste