Le taux de chômage augmente dans l’Ortenau…

Ici, à l'Agence pour l'Emploi fédérale à Nuremberg, on est content. Le marché de l'emploi se porte bien en Allemagne. Foto: Kassandro / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Il y a toujours des vainqueurs et des perdants. Concernant le marché de l’emploi en Pays de Bade, dans l’Ortenau voisine, pour être plus précis, le vainqueur est le marché de l’emploi en général qui, avec un taux de chômage de 3,0%, se situe techniquement au niveau du « plein emploi ». Les perdants, ce sont les 7405 femmes et hommes à la recherche d’un emploi dans l’Ortenau. Ces 7405 personnes doivent faire face à un double problème : elles n’ont pas de travail et de plus, on les regarde comme des « fainéants », car par temps de « plein emploi », un chercheur d’emploi se trouve systématiquement sous la suspicion de ne pas vouloir travailler.

L’augmentation du taux de chômage de 0,2% à 3,0%, c’est négligeable. Les variations saisonnières qui peuvent occasionner une augmentation du taux de chômage de 0,2%, ne ternissent en rien la bonne santé du marché de l’emploi dans l’Ortenau. Surtout dans la mesure où des paramètres identifiés causent cette augmentation.

Ainsi, le chef de l’Agence pour l’Emploi d’Offenburg, Horst Sahrbacher, explique cette légère augmentation : « De nombreux jeunes gens se sont inscrits au chômage suite à la fin de leur formation professionnelle ou scolaire. Au cours du mois de septembre, bon nombre d’entre eux trouvera un poste. » Donc, tout va bien à l’est. Vraiment ?

Si en général, le marché de l’emploi se porte effectivement très bien, il convient de regarder plus attentivement les 7405 personnes à la recherche d’un poste, ainsi que les 3500 personnes environ sans emploi et considérées comme « difficiles à placer » et gérées par d’autres organismes (chômeurs 55+, handicapés, personnes considérées comme « difficiles », etc.). Les personnes concernées nécessitent davantage de soutien; un soutien autant pratique que psychologique, car être chômeur aujourd’hui en Allemagne, c’est stigmatisant.

Et le fait que le marché de l’emploi se porte bien en Allemagne conduit à une autre obligation de l’Etat – c’est le moment de s’occuper davantage du social. Dans un pays où presque 20% de la population sont menacés par la pauvreté, où 4,4 millions d’enfants vivent dans la précarité, il serait temps de se pencher sur les problèmes structurels qui engendrent cette pauvreté.

Mais cela n’enlève rien à la qualité du travail fourni par les professionnels de l’emploi dans l’Ortenau qui, depuis de nombreuses années, agissent systématiquement en ayant en tête un marché de l’emploi transfrontalier. Si maintenant, la question sociale pouvait bénéficier de la même attention que l’emploi, l’Ortenau pourrait carrément devenir une région modèle pour le reste de l’Allemagne.