Le taux de chômage baisse encore en Pays de Bade

Tant que la baisse de la natalité ne frappe pas encore l‘Allemagne, les chiffres du marché de l‘emploi sont considérés comme une bonne nouvelle. Mais plus pour longtemps.

Si les professionnels du marché de l'emploi fournissent beaucoup d'efforts, d'autres acteurs doivent suivre. Foto: Eurojournalist(e)

(KL) – Lorsque l‘on regarde les chiffres, sans trop chercher à comprendre ce qui se cache derrière, on pourrait considérer le marché de l‘emploi du Pays de Bade et surtout de l‘Ortenau voisine, comme un vrai paradis. Au mois d‘avril, le taux de chômage a une nouvelle fois baissé – de 3,7% à 3,4%, un chiffre qui se rapproche de plus en plus de ce que l‘on considère comme le «plein emploi». Toutefois, ce ne sont que des chiffres.

Pour les 8090 hommes et femmes qui actuellement, cherchent un emploi dans l‘Ortenau, ces chiffres ne veulent certainement pas dire grande chose. Idem pour les chômeurs de longue date, les chômeurs âgés ainsi que les chômeurs considérés pour des raisons variées comme «difficiles à placer» – ceux-là se fichent pas mal de ces chiffres qui ne les incluent même plus – ces groupes sont suivis par la «Kommunale Arbeitsverwaltung» et disparaissent tout simplement des statistiques. Bien entendu, comparé aux environ 100.000 chômeurs alsaciens, ces chiffrent traduisent (encore) un comportement positif de ce marché de l‘emploi qui, heureusement, offre de nombreuses possibilités aux chercheurs d‘emploi alsaciens.

3,4% de chômeurs – avec de tels chiffres, François Hollande pourrait se frotter les mains à l‘arrivée des prochains scrutins. Mais si les professionnels de ce marché de l‘emploi peuvent être fiers de leurs succès, fruit d‘un travail acharné dans la région du Rhin Supérieur, ils savent pertinemment que ces chiffres ne présentent qu‘une prise de vue instantanée – le marché de l‘emploi allemand risque d‘imploser ces prochaines années.

La baisse de la natalité ne déploiera toutes ses conséquences que dans six ou sept ans, lorsque la population allemande commencera à diminuer de manière à ce que même l‘immigration ne pourra plus stopper la décroissance de la population. Ce sera à ce moment que plus personne en Allemagne ne se réjouira plus de ces chiffres – au contraire. «Qui paiera nos rentes», se demanderont les Allemands, et «qui financera notre système de la sécurité sociale» ?

La réponse à ces questions, ainsi qu‘à la question que l‘on se pose en Alsace, à savoir «comment créer suffisamment d‘emplois pour que notre jeunesse trouve une perspective dans la vie», se situe dans le transfrontalier. Pour l‘instant, si les professionnels du marché de l‘emploi en Pays de Bade et en Alsace ont déjà anticipé cette évolution, d‘autres acteurs importants doivent encore suivre. En premier lieu, les entreprises allemandes et les écoles françaises. Pendant que les écoles françaises devront intensifier les efforts dans l‘apprentissage de la langue allemande et dans l‘information quant aux possibilités outre-Rhin, les entreprises allemandes doivent changer d‘attitude vis-à-vis des jeunes Français – souvent, les entrepreneurs allemands considère encore que seuls, les jeunes Allemands soient correctement formés, ce qui est, bien entendu, une perception erronée des choses.

Si de nombreuses initiatives ont déjà été prises dans la bonne direction, il reste encore un grand bout de chemin à parcourir avant d‘arriver à une vraie intégration de ces marchés de la formation et de l‘emploi. Le taux de chômage de 3,4% dans l‘Ortenau est certes un bon chiffre, mais il ne peut pas cacher les problèmes à venir. Qu‘il convient d‘attaquer dès maintenant pour assurer une prospérité pérenne de toute la région du Rhin Supérieur.

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