Le ton se durcit encore plus entre la Turquie et l’Allemagne

Plusieurs responsables politiques allemands n’ont pas mâché leurs mots suite aux menaces formulées par le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Une incitation aux actes terroristes dirigés contre les Européens et Occidentaux ? Erdogan déraille de plus en plus... Foto: harald Dettenborn / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0de

(KL) – « Si vous continuez de vous comporter de cette manière, demain, aucun Européen, aucun Occidental, ne pourra plus faire un pas en sécurité, avec sérénité dans la rue, nulle part dans le monde. », dixit le président turc Recep Tayyip Erdogan à Ankara et pour plusieurs responsables politiques allemands, il vient de franchir la ligne rouge à ne pas dépasser. Pour la chef de Die Linke, Sarah Wagenknecht, Erdogan n’est rien d’autre qu’un terroriste.

Dans un commentaire, Sarah Wagenknecht a déclaré: « Voilà une incitation aux actes terroristes. Ce sont les paroles d’un terroriste, rien d’autre… » – et pour Wagenknecht, les conséquences devraient être claires. Elle demande l’arrêt immédiat des négociations d’adhésion entre l’Union Européenne et la Turquie, tout en comparant les agissements d’Erdogan avec la politique étrangère du régime nazi dans les années 30 du siècle dernier.

Et Sarah Wagenknecht n’est pas la seule à s’exprimer ouvertement. Le président du Bundestag, Norbert Lammert (CDU), a qualifié ce qu’il se passe en Turquie comme « la tentative de transformer un ordre démocratique, aussi fragile qu’il puisse être, en un système autoritaire ». Et il faut croire que cette transformation ait déjà eu lieu. Les services secrets turcs surveillent les opposants au système Erdogan même en Allemagne et ont formulé une demande aux collègues allemands, leurs fournissant une liste de personnes en demandant aux services allemands de les surveiller. Bien entendu, les services secrets allemands n’ont pas donné suite à cette demande qui montre le côté décomplexé du système Erdogan.

Et l’oppression exercée par Erdogan et ses sbires ne s’arrête plus. Ainsi, le régime a obligé le club de football Galatasaray Istanbul d’exclure de ses rangs, deux icones du football turc, Hakan Sükur et Arif Erdem, tous deux internationaux et extrêmement populaires. Soupçonné de soutenir le mouvement Gülen, Sükür est recherché avec un mandat d’arrêt turc et a de la chance – il vit maintenant aux Etats-Unis.

Et ils sont de plus en plus nombreux à poser la question pourquoi Angela Merkel ne prend pas, enfin, position contre les menaces, insultes et agissements du président turc. On pourrait poser la même question aux responsables de la politique européenne – qui fait semblant de ne pas être au courant.

Le référendum sur le « Ermächtigungsgesetz » qui a commencé déjà pour les ressortissants turcs qui vivent à l’étranger, constitue déjà un joli exemple de ce « fascisme 2.0 » instauré par Erdogan. Puisque les personnes participants au vote doivent se rendre dans les ambassades et consulats turcs, les services secrets d’Erdogan regardent de très près qui vient voter.

L’Union Européenne et les pays européens doivent réagir maintenant. L’appel aux actes terroristes visant des Européens, est intolérable. Considérant la proximité du clan Erdogan avec Daesh, cette menace n’est pas une simple tournure rhétorique abjecte, mais constitue carrément une invitation aux islamistes de commettre de nouveaux attentats. On ne peut plus faire semblant de négocier avec un despote qui se transforme, lui, en chef d’une file terroriste. Cet homme est dangereux, il convient de l’isoler. Si les Turcs devraient être assez aveugles pour donner les pleins pouvoirs à ce président-dictateur, ils devront en assumer les conséquences qui se dessinent déjà maintenant avec l’effondrement de l’économie turque. Et il serait indiqué d’agir immédiatement en terminant ces malheureuses négociations d’adhésion et en arrêtant de verser de l’argent européen dans les caisses de celui qui dit fièrement qu’il suit l’exemple d’Hitler. Rien, mais vraiment rien, ne justifie plus une quelconque coopération avec un régime aux traits fascistes. Il serait bien si l’UE faisait pour une fois ce qu’il faut faire.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste