Le ton se durcit

Face à un gouvernement qui refuse tout vrai dialogue, la mobilisation contre la réforme des retraites et la caste politique reste énorme. Et la colère monte de plus en plus.

Un mouvement qui s'essouffle ? Peut-être dans les rêves parisiens... Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY 2.0

(KL) – Pour la onzième fois depuis le 19 janvier dernier, la France a vécu une journée d’action, avec grèves et grandes manifestations et ceux qui avaient espéré que le mouvement de contestation allait s’essouffler, ont été déçus. Car cette réforme et la façon dont elle avait été imposée, ne passe toujours pas. Si les grands cortèges, 370 hier partout en France, restent paisibles et bien organisés, les affrontements entre « Black Blocks » et forces de l’ordre en marge des manifestations, deviennent systématiques. Et la semaine après Pâques, les choses se corseront encore davantage. La prochaine journée d’action aura lieu le jeudi 13 avril, un jour avant que le Conseil Constitutionnel se prononce sur le projet de loi sur la réforme des retraites. Si le Conseil Constitutionnel devait valider ce texte, l’escalade dans la rue continuera.

Mercredi, la rencontre entre la première ministre Elisabeth Borne et l’intersyndicale n’était qu’une farce, la première ministre, bien entendu sur ordre de son patron, avait refusé d’aborder le sujet de la réforme des retraites, le seul sujet que l’intersyndicale était venu discuter. Après que cette rencontre avait été annoncée depuis une semaine, servant comme élément de langage dans la piètre communication du gouvernement, il paraît de plus en plus clairement que le gouvernement n’entend en rien discuter avec les syndicats ou les Français, mais qu’il joue la montre en espérant que le Conseil Constitutionnel le conforte dans sa façon de faire. Mais si Macron et ses troupes pensent que les Français passeront l’éponge et oublient cette réforme, ils se trompent. Dans les rues de France, la population active réclame le retrait de cette réforme et de plus en plus, la démission d’Emmanuel Macron, d’Elisabeth Borne et des ministres Darmanin et Dussopt.

Pendant que la France sombre une nouvelle fois dans la violence, le président explique à Pékin, le monde à son homologue chinois qui lui, a certainement attendu les bons conseils macroniens. Mais les Chinois sont aussi peu bêtes que les Français – tout le monde avait compris que la visite du président en Chine, était le moyen pour ne pas devoir réagir à la colère qui se répand dans la rue en France. Au moins, s’il quitte le pays à chaque manifestation, Macron disposera d’un sacré paquet de « air miles » à la fin de son mandat…

De semaine en semaine, le mépris du gouvernement pour les Français devient plus difficile à supporter. Incapable d’apaiser le pays, le gouvernement continue à verser de l’huile sur le feu, à vouloir criminaliser les manifestants et à vouloir les associer à une imaginaire « ultra-gauche ». Les Macron & Cie. se sont manœuvrés dans une impasse dont ils ne trouvent plus la sortie, car la sortie de cette crise nécessiterait que le gouvernement admette qu’il n’a pas bien agi. Et ça, c’est impensable à Paris où la doctrine de l’infaillibilité présidentielle a toujours cours.

Depuis le 19 janvier, le gouvernement a commis toutes les erreurs qu’il pouvait commettre concernant cette réforme des retraites. Si effectivement, le Conseil Constitutionnel devait valider cette réforme le 14 Avril, Macron aura vaincu les Français. Mais cette « victoire » aura un goût amer et les quatre ans avant les prochaines élections pourraient être très longs pour ce gouvernement. Très, très long.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste