Le „Turxit“ se dessine de plus en plus

La Turquie cherche maintenant de nouveaux conflits militaires au Qatar - et elle n'est plus un partenaire européen. Foto: US Department of Defense Current photos / Wikimedia Commons / PD

(KL) – Il devient de plus en plus difficile de comprendre la politique de Recep Tayyip Erdogan. Après avoir forcé la main à l’Allemagne qui retire donc ses soldats de la base d’Incirlik (pour les transférer sur une base de l’OTAN en Jordanie), la Turquie se positionne maintenant contre les états arabes qui viennent d’isoler le Qatar, en annonçant vouloir agrandir sa base militaire dans l’émirat. Mais à quoi joue Erdogan – « seul contre tous » ?

En réaction à l’isolement du Qatar par les états arabes, le parlement turc a voté en référé un nouvel accord de coopération militaire entre le Qatar et la Turquie qui prévoit un élargissement de la base militaire que la Turquie entretient déjà dans l’émirat.

Peu après la tentative de la Turquie de s’approcher des états arabes, Erdogan a critiqué la suspension des relations diplomatique entre plusieurs états arabes et le Qatar et la fermeture des frontières. Par conséquent, Erdogan se comporte une nouvelle fois de manière anticyclique en soutenant maintenant cet émirat, avec ce nouvel accord qui prévoit un élargissement de la base turque au Qatar de 80 à jusqu’à 3000 soldats. Mais dans quel but ?

La situation politique dans le monde arabe devient de plus en plus difficile à comprendre. L’isolement du Qatar est généralement considéré comme une réaction des états comme l’Arabie Saoudite et d’autres quant à la coopération entre le Qatar et l’Iran (plusieurs pays arabes voudraient isoler à leur tour l’Iran considéré comme « trop démocratique ») et il y a toujours ce reproche que le Qatar soutiendrait des groupes terroristes (reproches par ailleurs également fait à des pays comme l’Arabie Saoudite). Dans ce contexte, il est difficile de comprendre ce nouvel engagement militaire truc – on dirait que le président-dictateur turc cherche à tout prix à se faire des ennemis.

Avec cette implication dans les affaires arabes, la Turquie s’éloigne encore un peu plus de l’Europe et en vue de cette évolution, le moment est venu de stopper officiellement toute négociation entre des institutions européennes et la Turquie d’Erdogan. Lorsque la Turquie aura décidé de changer d’orientation, toutes les relations entre l’Europe et la Turquie, mais aussi entre l’OTAN et la Turquie, pourront reprendre. D’ici là, la Turquie ne peut plus être un partenaire fiable pour l’Europe. Il faudra en tenir compte.