Le zombie revient…

Non, ce n'est pas chez Madame Tussaud ! L'homme est vraiment toujours en vie ! Foto: European People's Party / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(KL) – L’Italie, comme les autres pays du monde, se trouve dans une situation compliquée. Déjà économiquement sous pression avant la pandémie, cette dernière a causé d’énormes dégâts en Italie. Mais cela ne risque pas de s’arranger, car le retour de Silvio Berlusconi à l’avant de la scène politique ne promet en aucun cas de la « stabilité », mais le « retour vers le futur ». Toutefois, le réveil des « vieux crocodile » est un phénomène que l’on observe aussi dans d’autres pays.

Le renouveau politique, peut-il passer par les EHPAD ? Le président américain compte 81 ans et dans quelques semaines, le président italien pourrait en compter 85. Les électeurs et électrices se trompent toutefois en pensant que les vieillards puissent apporter des solutions dans un monde devenu fou. Au contraire – ces vieillards font partie de ceux qui ont poussé le monde dans son état actuel. Faisant partie du problème, il est exclu qu’ils puissent, en même temps (…), faire partie des solutions.

L’élection présidentielle en Italie sera un duel entre Silvio « Zombie » Berlusconi et Mario Draghi, l’actuel premier ministre. En grinçant un peu des dents, les partis du centre-droit porteront la candidature de Berlusconi, ceux du centre-gauche Mario Draghi (qui n’est pas un candidat tout frais non plus…).

Cette élection se déroule dans un format particulier. Le président italien est élu par une assemblée composée des sénateurs, des députés et de 58 représentants des régions, ce qui donne 1008 grands électeurs. Lors des trois premiers tours, un candidat doit obtenir les trois quarts des votes, ensuite, la majorité simple suffirait. Dans cette assemblée, Berlusconi a toutes ses chances d’être élu.

Les partis du centre-droit Berlusconi est actuellement donné légèrement favori. Mais quelle image l’Italie souhaite véhiculer en remettant Silvio Berlusconi en selle ? L’homme est un symbole pour la « corruption d’état », pour un mélange des plus malsains entre le monde politique et le monde économique et, spécialité italienne, le crime organisé. Les Italiens pensent réellement que Berlusconi puisse accomplir autre chose que d’augmenter son patrimoine personnel ?

Le simple fait qu’un « zombie » comme Berlusconi puisse revenir dans la politique à 85 ans, montre tout le désarroi ambiant. Dans de nombreux pays, les populations acclament de nouveaux « führers » en espérant (à tort) qu’un néo-nationalisme autoritaire, bête et méchant, puisse résoudre les problèmes actuels. Mais cet espoir est vain – ces has-beens risquent d’aggraver la situation. Est-ce que la politique est vraiment devenue un passe-temps pou;r vieillards qui s’ennuient ? Est-ce qu’il n’y a pas de jeunes qui se sentent une vocation de sauver le monde ? Une chose est certaine – avec ces candidats d’avant-hier, tout deviendra encore pire.