L’Éco-boulevard de Vallecas

A Madrid, un éco-boulevard et ses « AirTrees » méritent le détour

Les « Air Trees » du Bulevar de la Naturaleza ne peuvent qu’attiser la curiosité des visiteurs. Foto: Zarateman / Wikimedia Commons / CC0 1.0

(Jean-Marc Claus) – Municipalité annexée à Madrid dans les années cinquante, Vallecas donna à la capitale espagnole deux de ses actuels vingt-et-un districts : Puente de Vallecas et Villa de Vallecas. Ils accueillirent nombre de ruraux venus chercher du travail à la ville et dans les industries des environs. Quartiers de tradition ouvrière, au sein desquels ont prospéré les mouvements progressistes et les démarches alternatives, les « barrios » de Vallecas cultivent leur singularité.

Il n’est alors guère étonnant qu’entre 2004 et 2007, y ait été créé un écoboulevard, cofinancé par l’Union Européenne. Imaginé par l’architecte madrilène Belinda Tato, qui a fondé en 2000, avec José Luis Vallejo, l’agence Ecosistema Urbano, le projet de rénovation du Bulevard de la Naturaleza mesurant 50 mètres de large sur 500 mètres de long, a remporté le concours lancé en 2004 par le  Bureau d’Innovation Résidentielle de la Société Municipale de Logements de Madrid.

Associant vie sociale et environnement écologique, le but était de générer de l’activité et d’adapter l’espace extérieur, en réalisant un système de climatisation passive basé sur le refroidissement par évapotranspiration. Ceci grâce à un dispositif utilisé dans les serres, qui permet d’abaisser la température ambiante de 10°C dès que des capteurs détectent un air ambiant à 27°C.

Dans le boulevard, trois « AirTrees », constructions avant-gardistes quant à leurs structures, mais procédant d’une logique relativement simple, sont construits en matériaux recyclés et restent démontables. Ils forment des écrans circulaires dans lesquels se développent des plantes grâce à un apport d’eau par brumisation et génèrent de la fraîcheur en leur centre. Des panneaux solaires disposés au sommet de ces constructions et orientables, assurent la production de l’énergie nécessaire au système.

Chacune de ces trois structures a ses particularités, dont une dite « Media Tree », mais toutes ont pour vocation commune de permettre à leur base, le déroulement d’une vie sociale à l’abri des grosses chaleurs dont Madrid est coutumière en été. Un concept qui s’est exporté, notamment à Shanghai dans une version plus sommaire, dont les plans ont été publiés sous une licence Creative Commons, donc en open source.

La végétalisation du quartier par la plantation d’arbres, a fait également partie du projet global et ce n’est pas par hasard si le grand projet El Bosque Metropolitano, ceinture verte métropolitaine, a démarré à Madrid l’an dernier. Soit 75 km de verdure autour de la ville, associant parcs existants et friches végétalisées, devant aboutir après 12 ans de chantier, à la création d’un poumon vert destiné à l’absorption de la chaleur et du dioxyde de carbone générés par l’activité humaine. Une très bonne idée en soi, mais n’est-ce pas un vœux pieux pour une municipalité qui donne toujours plus de place à l’automobile ?

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