Léon XIV, l’Américain…

Au soir du 80ème anniversaire du retour de la paix en Europe, par la cessation des combats de la Seconde Guerre Mondiale le 8 mai 1945, le cardinal Robert Francis Prevost Martínez est devenu le Pape Léon XIV, s’inscrivant dans le sillage du Pape François, mais avec « un truc en plus ».

La fumée blanche annonçait l'élection du Pape Léon XIV. Foto: David Lees / Wikimedia Commons / PD

(Jean-Marc Claus) – L’élection du cardinal Robert Francis Prevost Martínez, au quatrième tour de scrutin, confirme la maxime selon laquelle celui qui rentre pape au conclave en ressort cardinal. A savoir que les favoris sont rarement élus, et c’est très bien comme ça, car l’affaire est infiniment plus sérieuse que le Derby d’Epson ! Ceux qui n’y connaissent rien, dont « Mister Make America Great Again », se sont félicité de son américanité sous-entendue étasunienne, or Léon XIV a, de par son parcours, un pied au Sud et l’autre au Nord du continent américain.

C’est notamment pour cela que les commentateurs avertis, dont Christine Pedotti, directrice de l’hebdomadaire progressiste « Témoignage Chrétien », l’ont très vite qualifié de « bergoglien », c’est-à-dire s’inscrivant dans la lignée de son prédécesseur, mais pas que. Pas que «bergoglien » car lui rendant hommage dans sa première allocution, pour laquelle il semblait du reste très à l’aise, il fit référence à son appartenance à l’Ordre de Saint Augustin, alors que François était Jésuite.

Issu d’un ordre mendiant fondé au XIIIe siècle donc d’abord moine, alors que Mario José Bergoglio était prêtre de la Compagnie de Jésus fondée en XVIe siècle pour contrer la Réforme Protestante, Robert Francis Prevost s’est choisit le nom de Léon XIV. Or Léon XIII, pape à la charnière des XIXe et XXe siècles, est par son encyclique de 1891« Rerum novarum » à l’origine de ce qui sera quarante ans plus tard appelé par Pie XI la Doctrine Sociale de l’Église.

Ainsi, les mots tels que « paix » et « ponts », prononcés par Léon XIV, prennent-ils une coloration particulière, car n’allant absolument pas dans le sens denéoconquistadores tant à l’Ouest qu’à l’Est. Pour ce que l’on peut en comprendre à cette heure, le nouveau pape ne va pas jouer avec Donald Trump un remake de l’association de malfaiteurs Jean-Paul II – Ronald Reagan. Le 14 avril dernier, alors encore cardinal, il avait eut le front de demander à celui se qualifiant de « génie extrêmement stable », s’il avait la conscience tranquille à la vue de tous les gens qui souffrent.

Donc, pour cette succession de tous les dangers, le pire a été évité, car les manigances visant à faire élire un pape réactionnaire ont lamentablement échoué. Reste maintenant à savoir si Léon XIV saura conduire l’Église vers plus de modernité, car les forces ultra-conservatrices sont à l’œuvre, mais n’a-t-il pas dit « …et le mal ne l’emportera pas » ?

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