« L’Erdoganisation » du monde…

C’est le président-dictateur turc qui donne l’exemple pour les responsables politiques dans le monde entier – avec un comportement décomplexé, on arrive à tout. Affligeant.

Seul le courage politique pourra nous sauver du chaos déclenché par les puissants de ce monde... Foto: Hans-Joachim Fitting / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.5

(KL) – « Les cons, ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît », écrivait Michel Audiard. Et selon ce leitmotiv, les puissants du monde politique mènent actuellement leurs actions. La recette donnée par Audiard semble avoir des fans un peu partout dans le monde. Que ce soit le dictateur nord-coréen Kim Jong-Un, que ce soit le président-dictateur turc Recep Tayyip Erdogan, que ce soit le nouveau président américain Donald Trump, que ce soit la bourreau de l’Union Européenne Theresa May, que ce soit le président russe Vladimir Poutine, que ce soient les représentants de l’extrême-droite en Europe comme Marine, Frauke, Geerd et leurs petits copains – tous suivent ce mot de Michel Audiard et le pire : ça fonctionne.

Pour avoir du succès dans le monde politique aujourd’hui, il suffit de faire ce que d’autres ne feraient pas. Et plus les actions des politiques ressemblent à la folie, plus les acteurs en question augmentent dans l’estime des électeurs. Mais force est de constater que ces énergumènes cités plus haut (et la liste est très loin d’être exhaustive…) ne sont pas arrivés au pouvoir par la force des armes – ils ont été, pour la plupart, élus ! Si c’est assez incroyable que des gens comme Erdogan ou Trump aient trouvé une majorité de leurs compatriotes ayant voté en leur faveur, il faut bien se dire que nous, électeurs et électrices, nous avons également le pouvoir de les chasser.

Ce qui arrive actuellement au monde, n’est pas le fruit du hasard. Il s’agit de la conséquence des événements des dernières années qui ont déclenché une peur omniprésente qui elle, stimule la recherche de « l’homme fort », sur « sur-père » qui nous protège des malheurs du monde et qui, en bon père de famille, prend aussi des décisions impopulaires (pour notre plus grand bien, bien entendu…). Intelligemment, ces « responsables » politiques s’emploient à stimuler et à soigner ces peurs qui se répandent dans nos sociétés.

Si actuellement, les agissements rocambolesques d’un Donald Trump occupent les médias du monde entier, le fantasque président américain ne représente que la conséquence logique de l’inertie de la communauté internationale face à tous les méfaits des autres « responsables » politiques ces derniers temps. La fâcheuse tendance à fermer les yeux devant des scandales comme la transformation de la Turquie en un état totalitaire, comme l’annexion de la Crimée par Vladimir Poutine, l’espoir que ces dictateurs puissent revenir à la raison, tout cela fait que nous abandonnons peu à peu tous les acquis de nos sociétés pour permettre à des gens comme Trump de faire ce qu’ils ont envie de faire. Voilà « l’Erdoganisation » du monde. Seul problème – cela conduit tout droit à une catastrophe à l’échelle planétaire.

La réponse à tout ça, ce ne sont pas les « hommes forts ». Ce ne seront pas les extrémistes de tout bord qui apporteront le salut, au contraire, ils sont l’incarnation du problème et ne feront en aucun cas partie des solutions. Aucun régime extrémiste n’a jamais généré du positif dans l’histoire de l’Humanité, et cela ne changera pas en 2017. Seul un retour à la raison, une renaissance des valeurs que nous savons tous citer, peut enclencher un changement de direction. Face à la peur, seul le courage peut constituer une bonne réponse, le courage de nos opinions et le courage de voter enfin non pas de manière tactique « pour éviter le pire », mais de voter courageusement pour ceux qui veulent s’opposer à ce déclin des valeurs globales. Il ne reste plus beaucoup de temps avant que les choses dégénèrent totalement – nous n’avons plus de temps à perdre. Si un changement devrait avoir lieu, c’est maintenant et non pas dans quelques années. Dans quelques années, il risque d’être trop tard.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste