Les 25 ans de la Brigade Franco-Allemande

Après 25 ans de la Brigade Franco-Allemande, plus personne ne s'étonne de voir des soldats allemands à Strasbourg. Foto: Claude Truong-Ngoc / Eurojournalist(e)

(KL) – Lors de jubilées, on évite les critiques. En effet, l’existence de la Brigade Franco-Allemande depuis un quart de siècle est une bonne chose et ce, à plusieurs niveaux. Mais ces points positifs ne peuvent pas cacher que pour l’instant, cette brigade n’est pas encore l’incubateur d’une Armée Européenne. Dommage.

Les dernières évolutions de la politique mondiale montrent les difficultés militaires entre la France et l’Allemagne. La France avait dissout son centre à Donaueschingen pour intégrer les environ 1000 soldats dans d’autres unités. Derrière cette mesure se cache, sans que personne ne le dise ouvertement, la réticence allemande de participer aux multiples interventions militaires auxquelles la France est engagée – comme le conflit en Irak et en Syrie où celles qu’elle mène seule en Afrique. Laisser 1000 soldats formés dans une entité non destinée aux interventions, cela devenait difficile.

Toutefois, le fait que les états-majors français et allemands coopèrent étroitement, constitue un élément d’espoir. Car face aux nombreuses menaces, en particulier par l’EI et ses actes de terrorisme barbars, mais aussi en vue de la situation en Ukraine, il faut une forte solidarité européenne et des réponses aussi européennes – bref, une armée européenne. Mais nous en sommes encore loin.

Mais est-ce que cela veut dire que cette Brigade Franco-Allemande a une vocation uniquement symbolique ? Loin de là. Des unités de cette brigade ont participé à des interventions en Bosnie-Hercegovine, en Afghanistan ou plus récemment, au Mali. Mais en vue de la nature de cette brigade et la non-participation allemande à certaines opérations, ce n’est jamais la brigade entière qui a été engagée, mais uniquement des unités sélectionnées.

La mission pour les 25 ans à venir est claire – tout mobiliser pour que la Brigade Franco-Allemande puisse servir comme noyau d’une armée européenne, gérée par les 28 états-membres, permettant non seulement de représenter une force militaire bien plus importante, mais aussi de réaliser des économies de taille en mutilisant les équipement qui aujourd’hui encore, se distinguent surtout par une incompatibilité la plus totale.

L’époque des armée nationales est révolu. Aujourd’hui, la puissance militaire d’un seul pays ne suffit plus pour impressionner le monde. L’Europe n’a pas seulement besoin d’une politique étrangère digne de ce nom, mais également d’une armée européenne. Peut être la Brigade Franco-Allemande pourra influencer positivement l’évolution dans ce sens.