Les Açores, au-delà de la carte postale…

L’état de la mer et du littoral laissent à désirer par endroits aux Açores, et il serait grand temps de s’en préoccuper concrètement.

La Graciosa, une île victime de pêche illégale. Foto: Angrense / Wikimedia Commons / PD

(Jean-Marc Claus) – Dans un précédent article, nous avons évoqué la Convention des Organisations pour un Océan Propre aux Açores, qui a réuni 24 organisations non gouvernementales açoriennes. Cette initiative, soutenue par l’Oceano Azul Foudation, dont le but est de créer un réseau national d’organisations dédiées à la protection de l’océan, a, en dehors de la pollution provoqué par les mégots de cigarettes, pointé de graves manquements au respect de l’océan.

Manque de surveillance de la pêche et surpêche dans l’ensemble de l’archipel, Aires Marines Protégées limitées à 5% de la surface des eaux territoriales, entassement déchets marins sur l’île de Corvo, micro-plastiques sur la plage de Porto Pim à Faial mais aussi à Santa Maria, pêche illégale à la Graciosa, dépôt de déchets dans le port de l’île de Pico, destruction du littoral à São Miguel, agglomérations de plastiques sur toute la côte de Terceira, nous sommes bien loin de l’image de carte postale. Or, l’archipel et ses habitants, méritent mieux que ça, ainsi que leurs visiteurs.

Les eaux territoriales des Açores couvrent 953.633 km², soit 55,2% de la Zone Économique Exclusive du Portugal ou une superficie plus de dix fois supérieure à celle du pays, pour avoisiner celle de la Tanzanie. Or, dans cet immense territoire océanique, seulement 5% sont classés en Aire Marine Protégée, ce qui représente la superficie de la République Dominicaine ou dix fois celle de l’ancien département du Bas-Rhin, avant fusion dans la Collectivité européenne d’Alsace (CeA). En clair et en regard du reste, c’est totalement insignifiant.

Pourtant, le Portugal ambitionne l’extension de sa Zone Économique Exclusive totale, donc incluant l’archipel de Madère et les côtes continentales du pays, pour la porter de 1,7 millions de km² à 3,9 millions de km², soit plus du double. Donc, il s’avère urgent que le pays obtienne gain de cause ou non auprès de l’Organisation des Nations Unies, d’étendre les Aires Maritimes Protégées açoriennes.

Les dépôts de déchets et micro-plastiques constituent un autre problème dans ces eaux océaniques, distantes à vol d’oiseau d’environ 1.500 km, pour aller de Ponta Delga à Lisbonne. C’est donc à la fois loin et proche. Ce qui devrait constituer un excellent motif pour que les autorités tant locales que métropolitaines pour qu’elles se penchent sérieusement sur ce sujet. A quoi bon ambitionner d’atteindre les étoiles, si on ne prend pas soin des étoiles de mer et des écosystèmes de la Terre !

COOL Azores, l’initiative soutenue par l’Oceano Azul Foudation, propose de s’attaquer à ces problèmes. Mais sans l’intervention des pouvoirs publics et la mobilisation des citoyens, rien ne sera possible. Les Açoriens sont conscients de la spécificité de leur m0lieu de vie et totalement adaptés à une existence insulaire, pour-tant un travail d’éducation environnementale reste à faire, notamment sur l’île de Florès, comme le souligne le rapport, mais plus globalement, comme l’ont montré les exemples précédemment cités.

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