Les Amandiers de Valeria Bruni Tedeschi, à la vie à la scène !

Notre envoyée spéciale à Cannes Esther Heboyan a vu pour vous « Les Amandiers » de Valeria Bruni Tedeschi.

Les Amandiers - quand le théâtre et le cinéma se rejoignent... Foto: 2022 Ad Vitam Production - Agat Films et Cie - Bibi Film TV - Arte France Cinéma / FDC

EJ CANNES 2022 klein(Cannes, Esther Heboyan) – Les Amandiers de la Franco-Italienne Valeria Bruni Tedeschi est avant tout un hommage au métier d’acteur et d’actrice de théâtre. Comme un écho à Drive My Car du Japonais Ryûsuke Hamaguchi sélectionné en 2021 à Cannes, quoique dans un registre moins philosophique. L’histoire tragi-comique fait rire (surtout dans la première partie du film), mais n’élude aucun drame, ni l’épidémie du SIDA, ni l’addiction aux drogues, ni l’amour fou destructeur. La promotion 1985-86 qui intègre l’école du théâtre Les Amandiers à Nanterre passe de la scène à la vie, de la vie à la scène. La troupe s’en va même faire un stage à l’Actors Studio de Lee Strasberg à New York. Avec beaucoup de rythme et de fraicheur, Valeria Bruni Tedeschi filme les joyeusetés et exultations, mais aussi les frayeurs et déceptions d’une douzaine d’apprentis-comédiens.

Le film de groupe isole régulièrement les duos ou les trios afin de narrer des sous-intrigues. On se croirait dans l’univers du Claude Lelouch de Vincent, François, Paul et les autres. Le titre fait référence au théâtre dirigé par Patrice Chéreau et Pierre Romans, mais il aurait pu fort bien s’appeler « Stella, Etienne, Adèle et les autres, leurs bonheurs et malheurs ». Les interprètes sont tous brillants, mais Nadia Tereszkiewicz et Sofiane Bennacer se distinguent particulièrement dans les excès comme les mutismes. Tel Armageddon Time de James Gray, Les Amandiers est inspiré du vécu de l’actrice/réalisatrice Valeria Bruni Tedeschi. Qu’en pense Agnès Jaoui, invitée à Cannes qui faisait partie de la troupe ?

La bande-son évoque toute une époque de fantaisie, d’insolence et de liberté – par exemple, les chansons Me and Bobby McGee par Janis Joplin ou Andy par Les Rita Mitsuko. Certes, la narration au cinéma s’accompagne de musiques diégétiques ou non-diégétiques. On regrettera, cependant, que le long-métrage de Bruni Tedeschi veuille souligner les pensées et émotions des personnages par l’ajout répétitif de chansons populaires. Le procédé semble trop simpliste, à la limite du film publicitaire ou de la série télé, ce qui nuit au film.

On l’aura compris, le Festival de Cannes aime accueillir des films qui traitent de la représentation artistique. Ainsi Les Amandiers rejoint Coupez ! de Michel Hazanavicius, Les Pires de Lise Akoka et Romane Gueret, Showing Up de Kelly Reichardt ou encore Elvis de Baz Luhrmann.

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