Les ambitions de la CeA pour l’année 2023

Frédéric Bierry, Président de la Collectivité européenne d'Alsace (CeA), a présenté ses vœux à la presse strasbourgeoise et surtout, un programme anbitieux pour l'année à venir.

Frédéric Bierry ne risque pas de s'ennuyer en 2023... Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY 2.0

(KL) – Pendant presque deux heures, Frédéric Bierry, Président de la Collectivité européenne d’Alsace (CeA) a détaillé, au Club de la Presse à Strasbourg, son programme et ses ambitions pour une année qui s’annonce intense et compliquée. Comparant la CeA à une « fusée à quatre étages », il a défini un objectif aussi simple que difficile à atteindre : « Garantir à tous les Alsaciens et toutes les Alsaciennes une vie digne dans un environnement sain ».

Cette « fusée à quatre étages » est un programme institutionnel que Bierry veut porter. Les quatre étages de la « fusée Alsace » sont : Etage 1 – la renaissance d’une identité institutionnelle par la création de la Collectivité européenne d’Alsace. Etage 2 – Inscrire le projet politique dans l’espace rhénan, donc, en associant les voisins suisses et allemands et, comme le dit Bierry, il y a un large consensus parmi les élus pour cette perspective. Un leitmotiv pour cette perspective sera la « Life Valley », projet discuté depuis longtemps dans les collectivités et inventé par Alexis Lehmann. Etage 3 – Resserrer les liens avec les populations. Y compris les « oubliés » de la société. Etage 4 – Mettre en œuvre la « contribution citoyenne ». Pour que les citoyens puissent pleinement participer au processus politique, il faut, toujours selon Bierry, raviver la démocratie et la rendre à nouveau attractive pour les jeunes générations.

Le programme est intéressant, mais il représente aussi un double défi pour cette nouvelle collectivité alsacienne. Bierry doit, en simultané, poursuivre deux objectifs : faire avancer son projet qu’il défend depuis longtemps – la sortie de l’Alsace de la Région Grand Est et la renaissance de la Région Alsace, fusionnée dans le cadre de la réforme territoriale de 2016, avec la Champagne-Ardenne et la Lorraine et en même temps, il doit gérer la CeA de manière efficace, innovatrice et avec des résultats qui se font ressentir dans la vie quotidienne des citoyens.

Les missions de la CeA sont nombreuses. Mais avant de pouvoir exploiter pleinement les possibilités offertes à cette nouvelle collectivité, il faut instaurer une gouvernance et la vision que défend Bierry, est très citoyenne. Il parle d’une politique « du bas vers le haut », il se dit favorable aux votations selon le modèle suisse, il veut consulter et faire contribuer les citoyens. Cette approche, en effet la seule pensable à un moment où les gens réclament à être entendus, nécessite effectivement un cadre innovateur.

Ensuite, il s’agit autant de services publics comme les transports scolaires, la gestion du réseau routier, mais également la concertation avec les autres administrations comme la Région Grand Est, sans oublier la dimension politique de la coopération entre la nouvelle entité alsacienne et les deux autres régions qui sont la Champagne-Ardenne et la Lorraine.

La dimension transfrontalière et européenne occupe également une grande place dans le programme de la CeA. D’une part, le « Schéma transfrontalier » de la CeA liste environ 1200 projets transfrontaliers avec les voisins badois et suisses, mais l’Alsace est également consciente de son rôle de siège d’une capitale européenne qui prépare d’autres coopérations européennes, comme par exemple avec la Bavière, avec laquelle des discussions ont été lancées l’année dernière au plus haut niveau.

Ces prochains temps montreront comment le projet de la renaissance de la Région Alsace avance, le changement de la présidence de la Région Grand Est n’ayant pas vraiment facilité les échanges CeA – Région, on verra comment le nouveau président Franck Leroy réagira au souhait alsacien de retrouver sa Région Alsace.

En tant que « laboratoire de la décentralisation », Frédéric Bierry demande également le transfert de nouvelles compétences de la Région vers la CeA, comme dans le domaine de la formation ou de l’économie, où les besoin du territoire sont plus facilement identifiables, permettant d’apporter les réponses appropriées, mais aussi de l’état vers la CeA, comme la gestion fluviale, des forêts ou encore la santé où, pendant la pandémie, l’importance de la possibilité d’agir s’est faite ressentir.

L’année sera donc riche en événements pour l’Alsace et sa nouvelle administration, la CeA, qui affiche des ambitions importantes. Maintenant, il s’agit de retrousser les manches et se mettre au travail !

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