Les attaques xénophobes se multiplient en Allemagne

Depuis le début de l’année, les autorités allemandes ont enregistré 38 attaques sur des demandeurs d’asile et des structures d’accueil. Voilà le résultat des paroles de haine de la «Pegida».

Nous devons tous nous engager pour accueillir les réfugiés qui arrivent chez nous. Et en premier lieu les protéger contre les xénophobes et néonazis. Foto: Thomas Schmidinger / Wikimedia Commons / PD

(KL) – La peur de l’autre, prônée par des «Pegida» et d’autres groupes qui estiment que «le bateau est plein», a eu un effet de «décomplexisation» sur les imbéciles aux idées xénophobes et néonazies. Cette «décomplexisation» se traduit de plus en plus souvent par des agressions, autant contre les personnes que contre les structures d’accueil. Force est de constater que si la majorité des incidents se déroulent dans les «Länder» de l’est, l’ouest de l’Allemagne n’est pas épargnée de ce fléau xénophobe.

Outre les cas largement médiatisés, comme l’incendie d’un centre d’accueil à Tröglitz en Saxe-Anhalt où des extrémistes n’avaient pas seulement forcé le maire (favorable à l’accueil de réfugiés) à démissionner, mais aussi menacé de «décapitation» le Landrat, d’autres incidents ne font pas la «une», mais ils ont lieu quand même.

Comme à Wassenberg, près de la frontière belge, où sept jeunes hommes ont attaqué trois demandeurs d’asile africains, criant des paroles xénophobes et blessant l’une de leurs victimes de manière à ce que celle-ci a dû être admise à l’hôpital. Un cas qui n’avait pas vraiment trouvé d’écho – à croire que ce genre d’attaque fasse partie des «faits divers» quotidiens.

A Malterdingen, près de Freiburg, des inconnus ont inondé une structure d’accueil pour la rendre (avec succès) inutilisable. Des incidents comparables ont eu lieu à Munich, Bochum, près d’Ingolstadt et au nord de Hambourg, sans détailler les différents cas enregistrés dans les «Länder» de l’est de l’Allemagne. Ces dernières semaines, ce sont surtout les attentats sur des structures d’accueil qui se multiplient – sans compter les nombreuses initiatives qui demandent à ce que les réfugiés soient envoyés ailleurs – et on entend toujours le même discours un peu limité : «Nous n’avons rien contre les réfugiés, nous ne sommes pas des xénophobes, mais on n’en veut pas ici…»

L’effet sur les réfugiés qui arrivent en Allemagne, est désastreux. Tout juste sauvé de la famine, de la guerre ou de la terreur qui règne dans leurs pays, ils arrivent dans une ambiance hostile, voire dangereuse. On ne peut qu’avoir honte de cette «culture d’accueil» et on ne peut que rire jaune en écoutant les informations, lorsque les autorités indiquent prudemment «qu’on ne peut pas exclure un contexte xénophobe» lors de telles attaques.
L’Allemagne a été, pendant de trop nombreuses années, aveugle en ce qui concerne le terrorisme de l’extrême-droite. Le pays était tellement habitué à voir un danger venant de l’extrême-gauche (sans doute l’effet post-RAF) qu’on a sous-estimé l’émergence de nouvelles forces ultra-nationalistes. La série de meurtres commise par le NSU en constitue la preuve – pendant des années, les autorités n’ont même pas considéré la possibilité du terrorisme néonazi, en limitant les investigations à la seule hypothèse de règlement de comptes dans les milieux étrangers.

Vous trouverez une carte interactive de ces attentats chez les collègues du DER SPIEGEL en cliquant sur CE LIEN. Il n’est plus midi moins cinq – il est midi passé. Nous sommes arrivés au point où l’engagement personnel de tout un chacun est requis pour stopper ces criminels aux idées farfelues et dépassées. Maintenant. Aujourd’hui.

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