Les Britanniques ont de ces problèmes…

Pour stimuler le marché domestique, les pêcheurs britanniques ont choisi une mesure qui peut surprendre. Ils renomment des poissons et crustacés aux noms peu « sexy ». Eh ben…

Bon, celui-ci ne s'appelle plus "Spider Crab", mais "Cornish King Crab" - est-ce que cela sauvera la pêche britannique ? Foto: lecates from Atlanta, USA / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – Le « Brexit » pose de grands problèmes à la pêche. Si avant la sortie de la Grande Bretagne de l’Union Européenne et du marché commun, une grande partie des poissons et crustacés pêchés devant les côtes britanniques avait été vendue dans d’autres pays européens, surtout en Espagne, le « Brexit » empêche maintenant ces exportations rendues très compliquées par Boris Johnson. Donc, il faut stimuler la consommation domestique. Et pour ce faire, les pêcheurs britanniques ont fait appel à des experts marketing. Qui eux, ont trouvé l’astuce. Maintenant, on renomme des habitants de la mer portant des noms peu « sexy »…

Les premiers à perdre ainsi leurs noms d’origine, sont le « Megrim Fish » et le « Spider Crab ». Le premier, en Français « cardine franche » résonne un peu négativement en Anglais, invoquant la mauvaise humeur (« grim »), portera désormais le joli nom de « Cornish Dole » (« sole de Cornouaille ») et le grand crabe « Spider Crab » (« araignée de mer ») sera nommé « Cornish King Crab » (« crabe géant de Cornouaille »). Là, il se pose quand même la question si les consommateurs britanniques se rueront désormais sur ces deux produits de la mer – dont l’excellent goût ne sera pas altéré par une nouvelle dénomination.

Sensationnel. Les Britanniques avaient plus de 4 ans pour réfléchir aux conséquences du « Brexit », mais visiblement, ils n’ont pas réfléchi du tout, suivant aveuglement les populistes et néo-nationalistes qui les ont conduit dans une situation qui menace jusqu’à l’intégrité du Royaume Uni. Renommer un poisson et un crustacé ne risque pas de suffire pour sauver la pêche britannique. On prend les paris – les « experts marketing » ayant lancé cette initiative, étaient aussi… britanniques.

Mais les difficultés britanniques ne concernent pas seulement la pêche, mais également la filière de la viande. Les nouvelles formalités douanières, très loin d’être rôdées, rendent les exportations quasiment impossibles.

Ainsi, le chef de la fédération britannique des producteurs de viande a déclaré que « le nouveau système allonge le processus [de l'exportation, n.d.l.r.] de 30 heures en moyenne et augmente les frais de transport d’environ 60% par rapport à l’année dernière. » Les frais de douane et des contrôles vétérinaires, une augmentation des primes d’assurance et surtout, des délais incroyables à la frontière rendent ces exportations quasiment impossibles.

Que l’exemple britannique serve comme leçon à tous les populistes et néo-nationalistes en Europe. Si le gouvernement britannique est aujourd’hui fier que la Grande Bretagne ne se trouve plus sous le « joug européen », la situation du peuple britannique est toute autre – il se trouve désormais sous le joug d’un gouvernement déboussolé qui n’a aucun plan pour la suite. Il se consolera en mangeant massivement du « Cornish Dole » et du « Cornish King Crab » – et bon appétit, bien sûr !

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