Les certitudes s’écroulent

Le glas de l’ère Angela Merkel a déjà sonné – les sondages annoncent un changement fondamental de la politique allemande. Qui sera, quoi qu’il arrive, plus verte…

Bon, il y a des sondages plus importants que d'autres... Foto: raopedia / Wikimedia Commons / PD

(KL) – Au mois de septembre, les Allemands éliront le nouveau Bundestag et par conséquent, le ou la successeur(e) d’Angela Merkel. Si cette année, la campagne électorale sera courte et marquée par les restrictions dues à la pandémie, les sondages indiquent que les Allemands voteront pour un changement politique. Deux partis se trouvent loin devant les autres – les Verts et la CDU/CSU.

D’abord les chiffres : selon le dernier sondage RTL/ntv, les Verts mènent toujours avec 25% des intentions de vote, suivis de près par la CDU/CSU avec 24%. La troisième place se disputera entre le SPD qui continue sa « descente aux enfers » et qui se situe aujourd’hui à 14%, devant les libéraux du FDP qui arriveraient à 13%, l’extrême-droite AfD avec 10% et Die Linke avec 6%.

Ce sondage donne lieu à plusieurs constats. D’abord, la campagne de déstabilisation de la candidate verte Annalena Baerbock ne prend pas vraiment. Baerbock fait actuellement l’objet d’une campagne minable, composée de « fake news » et d’attaques personnelles sous la ceinture, dans le but de la décrédibiliser. Mais visiblement, les Allemands ne mangent pas de ce pain-là et les Verts et leur candidate restent en tête des sondages. La CDU/CSU qui se situe à son plus faible niveau depuis la création de la République Fédérale, reste optimiste et tente de regrimper dans l’opinion publique.

Mais que dire du SPD, parti vieux de 150 ans et qui se trouve clairement sur le chemin vers l’insignifiance politique ? A 14%, les social-démocrates n’arrivent toujours pas à comprendre que ce sont eux qui empêchent les électeurs de voter pour eux. Candidat terne, profile peu clair et absence de toute introspection et autocritique – le SPD a visiblement décidé d’imiter ses collègues du PS français. Juste derrière le SPD, le FDP avec 13% qui lui, se refait une santé. Ceci n’est pas du à des personnalités convaincantes ou un programme intéressant – le FDP est le parti pour lequel les Allemands votent lorsqu’ils n’ont plus envie de voter pour l’éternelle alternance CDUSPD. Vient ensuite l’extrême-droite AfD avec 10%. Si 10% pour un parti d’extrême-droite sont toujours 10% de trop, force est de constater que l’essor de l’AfD des dernières années, a été stoppé. De l’autre côté de l’échiquier politique, Die Linke se situe à seulement 6% et semble perdre de l’attrait. Et – 24% des sondés indiquent ne pas vouloir aller voter…

Aujourd’hui, il est déjà clair que le nouveau gouvernement allemand ne pourra pas être formé sans les Verts, mais pas non plus sans les conservateurs de la CDU/CSU. Mais si ces sondages (qui comportent une marge d’erreur de 2,5%) devraient se confirmer, il faudrait un troisième partenaire pour former une coalition, car Verts et CDU/CSU n’arriveraient qu’à 49% des votes. Et c’est là que les choses se compliqueront.

Trouver un troisième partenaire de coalition, ne sera pas facile. Le FDP a toujours refusé toute coopération avec les Verts au niveau national et le SPD aura du mal à accepter le rôle du « deuxième partenaire junior » dans une coalition dans laquelle il ne pèserait pas lourd. Et puisque aucun parti démocratique n’envisage la moindre coopération avec l’extrême-droite, la formation du nouveau gouvernement « après-Merkel », sera compliquée. Mais ça, on le verra au mois de septembre…

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