Les deux Amériques

L’élection présidentielle a montré un vrai problème américain – il y a deux Amériques qui n’ont pas grande chose en commun. Les conflits ont déjà commencé.

Reste la question si parmi les 300 millions d'Américains, ces deux-là sont vraiment le meilleur que ce pays a à proposer ? Foto: krassotkin / Shealah Craighead / Gage Skidmore / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – Il fallait s’y attendre – Donald Trump n’accepte pas sa (plus que probable) défaite et ses supporteurs commencent à se montrer violents. Pourtant, ce n’est que le début d’une crise majeure que Donald Trump stimule avec une pluie de tweets aussi confus qu’étranges. Dans sa colère, il demande tout et son contraire et ses supporteurs, qui visiblement apprécient la folie à la Maison Blanche, applaudissent.

Mais que veut Donald Trump ? Dans certains états comme la Pennsylvanie ou la Géorgie, il a demandé aux tribunaux de stopper le comptage des votes, dans d’autres états, il demande au contraire, un recomptage des votes. Il serait peut-être temps d’arrêter de polluer le monde avec ses tweets hystériques, et de réfléchir ce qu’il demande. Mais ce qu’il est inquiétant, c’est qu’environ la moitié des Américains ne se rend même plus compte de l’état bizarre de leur président.

Les supporteurs de Trump assiègent maintenant les bureaux de vote et s’y montrent agressifs et menaçants. La responsabilité de cette situation revient clairement au président qui lui, semble prêt à envoyer les USA dans une confrontation musclée, en répétant sans cesse que les Démocrates « volent » cette élection. Ce déni d’un vote démocratique démontre sa relation avec le concept de la démocratie – il s’en fiche complètement.

Le propre de la démocratie, c’est qu’on a la possibilité de nous débarrasser de leaders politiques incompétents et/ou dangereux. Ce que nous montrent aujourd’hui les électeurs et électrices américains, devrait constituer un exemple dans d’autres pays actuellement dirigés par des personnes qui visiblement, ne sont pas à la hauteur de leur mission. Inutile de râler, il suffit d’aller voter ! Et l’exemple américain montre non seulement les lacunes du système électoral américain (on fait le même constat tous les 4 ans…), mais aussi celles de nos systèmes électoraux en Europe. La possibilité de voter avant la date fatidique et un processus de vote par correspondance facile d’accès, pourraient augmenter aussi la participation aux élections qui elle, est en chute libre en Europe.

Si Joe Biden sort vainqueur de cette élection, il n’est pas encore assuré d’être le prochain locataire à la Maison Blanche – Donald Trump utilisera tout moyen légal (et probablement illégal…) pour essayer de faire invalider les résultats par les tribunaux. La démocratie américaine doit maintenant faire ses preuves et surtout apporter une réponse à la question si la Justice y est vraiment indépendante de la politique. Trump avait tout fait pour s’assurer d’une large majorité conservatrice à la Cour Suprême et on verra si les juges décideront dans l’intérêt du pays ou s’ils préfèrent « renvoyer l’ascenseur » à celui qui leur avait assuré un super-poste à vie.

Si le vote aux USA est terminé, l’élection ne l’est pas. La bataille juridique sera rude et toute tentative de faire renverser le vote du peuple américain, déstabilisera la démocratie outre-Atlantique.

Donald Trump a failli dans son rôle de président de tous les Américains – au lieu de fédérer son pays par temps de crise, il a creusé un fossé profond entre l’Amérique rurale et l’Amérique urbaine. Les Etats-Unis mettront des années pour s’unir à nouveau – les dégâts causés par ce personnage fantasque dureront plus longtemps que les quelques emplois crées à coup de milliards de dollars. Espérons que la Démocratie s’impose à la fin – ce serait un signal important pour toutes les démocraties occidentales.

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