Les emigrantes d’Europe ont revoté

Après l’épisode de l’invalidation du vote des Portugais à l’étranger, un second scrutin a, pour la Circonscription Europe, rebattu les cartes.

Où qu’ils soient dans le monde, les emigrantes ont toujours à cœur leur pays d’origine ou celui de leurs ancêtres. Foto: Victor Oliveira / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(Jean-Marc Claus) – Nous avions, fin février, évoqué l’invalidation du vote des Portugais à l’étranger dans la Circonscription Europe, suite à un manquement à la procédure. Ce qui a différé la constitution du IIIe Gouvernement Costa ou XXIIIe Gouvernement Constitutionnel. La réorganisation de ce scrutin ne s’est pas faite sans difficultés et sueurs froides, autant pour les personnes en ayant la charge que pour les candidats et les électeurs.

Passant de près de 200.000 votants à un peu plus de 105.000, la participation a été moins importante qu’en janvier, car les électeurs étaient cette fois-ci, obligés de se déplacer jusqu’aux consulats. Mais selon les observateurs, cela reste, compte tenu du contexte, largement positif. Pour la Circonscription Europe, lors du vote initial, les deux sièges étaient partagés entre à gauche, le Parti Socialiste (PS) et au centre-droite, le Parti Social Démocrate (PSD). Mais la nouvelle votation permit aux socialistes de sortir vainqueurs avec l’élection de Nathalie de Oliveira et Paulo Pisco.

Lui étant élu lors du premier scrutin, puis réélu à l’occasion du second, et elle, ayant bénéficié du second vote, pour devenir députée. Paulo Alexandre de Carvalho Pisco, né en 1961, titulaire d’une licence de philosophie et d’un diplôme de troisième cycle en études européennes, est journaliste. Nathalie De Oliveira, diplômée en droit international public et des organisations internationales, a fait son entrée à l’Assemblée de la République pour sa XVème législature.

Élue à la Mairie de Metz de 2008 à 2020 et nommée adjointe en 2014, la quadragénaire à été candidate aux Législatives de 2017 dans la 3ème circonscription de Moselle, et aux Européennes de 2019. Son élection renforce non seulement les rangs du Parti Socialiste, mais aussi la représentation féminine à l’Assemblée de la République, une cause qui lui tient à cœur. Actuellement, les députées sont au nombre de 85, soit près de 37% des élus de l’assemblée. Mais selon elle, le Portugal est plus avancé que la France, car la société y est plus matriarcale et l’égalité des sexes ne peut être un combat séparé car se gagnant avec tout le monde (sic).

Native de Metz y avait habité dans un quartier ouvrier, Nathalie De Oliveira a travaillé à l’issue de ses études, dans diverses institutions, dont la Commission Européenne et l’UNESCO. Elle s’implique dans plusieurs organisations de défense des droits humains. Étant selon la formule consacrée, une « lusodescendente », elle souligne que cette élection s’est jouée en impliquant trois générations et donc, tient à les représenter toutes.

L’une de ses priorités sera donc de faire entendre la voix des « emigrantes » de la Circonscription Europe, mais aussi pour l’ensemble des Portugais résidant à l’étranger, de faire évoluer la loi électorale les concernant. Notamment afin d’éviter des incidents tels que celui ayant fait annuler le précédent scrutin. Le vote électronique sécurisé pouvant alors être une très bonne option, correspondant selon Nathalie De Oliveira, au XXIe siècle.

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