Les ennemis de l’Europe ont un nom

Les néo-nationalistes et eurohostiles viennent de lancer leur nouveau groupe au sein du Parlement Européen. Sous l'étiquette « Identité et Démocratie », ils veulent saboter l'Europe.

Il veut être "le dard dans la chair des eurocrates" - Jörg Meuthen (AfD). Foto: © Robin Krahl / CC-BY-SA 4.0 / Source: Wikimedia Commons

(KL) – Désormais, les ennemis de l’Union Européenne agiront ensemble sous l’appellation « Identité et Démocratie ». Ce groupe compte un peu moins de 10% des sièges au nouveau Parlement Européen (73 sièges sur 751) et rassemble tous ceux qui luttent ouvertement contre l’unité européenne. Les Européens et Européennes paient donc de gras salaires à des extrémistes qui veulent désunir l’Europe, réinstaurer un nationalisme lourd et mener une politique d’exclusion qui prône la supériorité de la « race blanche » – comme si nous n’avions pas déjà vécu ce cauchemar sur ce continent.

Le groupe des « Identitaires » comprend la Lega de Matteo Salvini (Italie), le Front National (France, rebaptisé « Rassemblement National »), l’AfD (Allemagne), le FPÖ dont les agissements viennent de conduire l’Autriche vers une crise d’Etat, le Vlaams Belang (Belgique), le PS (Finlande, et ce « PS » représente les « Vrais Finlandais », un parti d’ultra-droite), « Liberté et Démocratie Directe » (République Tchèque), le Parti Populaire danois et le Parti Populaire Conservateur (Estonie). Le groupe sera présidé par l’Italien Marco Zanni, ses deux vice-présidents sont Jörg Meuthen (Allemagne) et Nicolas Bay (France). Absents de ce groupe sont le PiS polonais et – le Brexit Party.

C’est Jörg Meuthen qui a donné le ton lors de la présentation de ce nouveau groupe des ennemis de l’Europe : « Nous sommes venus pour être un dard dans la chair des eurocrates » et d’ajouter « Nous allons souvent dire ‘non’ ». Mais cela n’a rien de nouveau, on connaît la façon de travailler de l’extrême-droite de différents parlements nationaux, où elle ne brille guère et se limite souvent à paralyser le processus politique, par exemple en soumettant un nombre excessif de motions.

Face aux grands groupes au Parlement Européen (PPE, S&D, ALDE), les ennemis de l’Europe unie ne pèseront pas lourd. Mais leur présence est un signe qu’il convient de prendre au sérieux, tout comme les 93 députés AfD au Bundestag ou le score du Front National (rebaptisé « Rassemblement National ») en France. Cette extrême-droite décomplexée est en train de transformer son discours extrémiste, xénophobe, souvent raciste en une « opinion politique comme une autre ». Mais cette idéologie n’est pas une opinion, mais le retour vers les années 30 – où le même discours de supériorité de la « race blanche » avait ouvert la voie vers la Shoah.

L’Europe verra ces « Identitaires » à l’œuvre au Parlement Européen ; et il conviendra d’observer attentivement leurs tentatives de nuire aux intérêts des 500 millions d’Européens et Européennes.

Si l’élection européenne a donné naissance à une « vague verte » à travers l’Europe, il ne faut pas oublier qu’un marais brun s’est installé sur le vieux continent. Les « Identitaires » cherchent à imposer leur idéologie, autant au niveau européen que national, qui mène vers la désolidarisation des peuples, vers de nouveaux conflits, vers l’exclusion et l’oppression de l’opposition.

Elle est généreuse, la démocratie européenne – elle nourrit en son sein ses propres détracteurs, ceux qui cherchent à casser le projet européen qui, dans toute son imperfection, est la base même de la paix sur un continent qui n’a jamais connu une période de paix aussi longue que depuis la création des institutions européennes. A nous autres électeurs et électrices de ne plus voter pour des partis qui prêchent la haine et qui veulent mettre le feu à la « Maison Europe ».

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