Les Européens du groupe Shell peuvent forer en Alaska
Après avoir tue le milieu maritime dans le Golfe du Mexique, les Européens s’attaquent maintenant à l’Alaska. Est-ce qu’on n’apprend jamais rien ? Devons-nous vraiment sacrifier cette planète au profit des multinationales ?
(KL) – Après avoir détruit le milieu maritime dans le Golfe du Mexique en 2010, les Européens s’attaquent aux eaux en Alaska. Cette fois, il ne s’agit pas du groupe BP comme dans le Golfe d Mexique, mais du groupe néerlandais-britannique Shell qui a obtenu par les administrations américaines l’autorisation de forer dans ces eaux vierges pour y trouver du pétrole et du gaz naturel. En attendant la pollution devant l’Alaska, la situation devant les côtes de la Louisiane, polluées par l’explosion de la plate-forme «Deepwater Horizon», est désespérante.
Bien sûr, l’autorisation des forages a été accordée par les autorités américaine «sous des conditions de sécurité maximales», mais cela avait été le cas aussi dans le Golfe du Mexique. Ce qui n’a pas pu empêcher le terrible accident dans le Golfe du Mexique où des centaines de millions de barils de pétrole se sont déversés dans la mer. Sans parler de la pollution permanente occasionnée par les centaines d’autres plateformes installées dans le Golfe du Mexique qui, malgré des «conditions de sécurité maximale», rejettent des choses dans la mer qu’on a pas envie de retrouver dans une assiette.
Mais l’avidité de ressources énergétiques rapidement exploitables prend le pas sur la raison et le besoin de préserver l’équilibre biologique déjà extrêmement affecté. Au lieu de miser, dans le cadre d’un accord international, sur les énergies renouvelables, on continue la chasse sur les combustibles fossiles en sachant que d’une part, les réserves soient limitées de toute manière et d’autre part, que cette chasse est extrêmement nuisible à l’environnement. Pour le reste, on continue à exploiter le nucléaire sachant que cette technologie ne peut être maitrisée et que le stockage des déchets après l’ère du nucléaire, occupera l’humanité pendant 25000 ans. Tout cela pour que les géants du marché énergétique puissent réaliser des bénéfices énormes.
L’Agence Energétique des Etats-Unis (EIA) estime que dans cette région devant les côtes de l’Alaska, gisent environ 22% des réserves mondiales en pétrole et gaz naturel pas encore détectées. Au large du village de Wainwright où les eaux ne sont pas très profondes, la Royal Shell Company pourra donc forer, détruire l’environnement et déclencher un «Gold Rush» sur le pétrole qui dénaturera complètement un environnement qui compte parmi les milieux les plus sains qui existent encore sur cette planète. Quelle aubaine pour les actionnaires de ce groupe européen qui dévaste le monde entier !
Shell, c’est aussi la misère au Nigéria, pays en proie d’une grande crise, qui ne peut pas vraiment profiter de sa richesse pétrolière – c’est Shell qui encaisse les bénéfices et qui y détruit l’environnement le long des pipelines géants – la même chose se passera en Alaska.
Mais qu’est-ce qui a pris le «Bureau of Safety and Environmental Enforcement – BSEE» à accorder cette autorisation que «Greenpeace» a qualifié d’erreur monumentale dans une première réaction ? La peur de voir la Russie mettre la main sur cette zone de la mer des Tchouktches, une zone convoitée autant par les Etats-Unis, la Russie, le Canada et le Danemark par le biais du Groenland et la Norvège ? Tous ces pays postulent pour les droits d’exploitation de ces réserves qui se trouvent dans des eaux internationales.
La déclaration du patron de Shell Ben van Beurden résonne comme du cynisme : «Nous nous engageons à travailler de manière sûre et respectueuse de l’environnement et nous nous réjouissons déjà de voir l’évaluation de ce qui pourrait devenir la base de nos ressources énergétiques nationales». Maintenant, il suffit d’y croire. Et d’oublier les tristes réalités du Golfe du Mexique.
L’Europe, plus précisément, les grands groupes européens, continueront donc leur travail de destruction de la planète – pour le seul bien d’une poignée d’actionnaires déjà hyper-fortunés. Décidemment, l’homme ne peuplera pas la Terre aussi longtemps que les dinosaures – nos capacités cérébrales semblent trop limitées pour faire long feu sur cette planète.
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