Les Français ne décolèrent pas

Le président montre, une fois de plus, que son élection était une erreur de casting terrible. Cet homme n'a pas les qualités pour diriger un pays comme la France. Tout juste, il arrive à fédérer les Français. Contre lui.

La colère vise de plus en plus un président qui n'est pas à la hauteur de la situation. Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY 2.0

(KL) – Non, la colère des Français ne se dissipera pas. Pour la 10e fois, plus d’un million de manifestants partout en France ont mené une journée d’action contre ce gouvernement et sa réforme des retraites, avec manifestations, grèves et blocages. Mais le gouvernement reste sourd et incapable de gérer la colère des Français qu’il a lui-même déclenché en faisant fi du souhait du peuple, en écartant l’Assemblée Nationale du processus démocratique, en répondant au mécontentement des Français avec une brutalité policière démesurée. Mais dans son palais parisien, Emmanuel Macron ne ressent pas le moindre besoin d’apaiser la situation – dans son calcul politique bizarre, les violences l’arrangent, car dans sa perception, cela ouvre la porte pour encore une fois diviser la société française. Visiblement, diviser la France et les Français, est la seule chose que ce président sait réellement faire – il l’avait déjà montré pendant la pandémie, pendant la crise des Gilets Jaunes et maintenant, lors des protestation contre une réforme bâclée, socialement injuste et actuellement même pas nécessaire.

Même le président israélien Benjamin Nethanjahu, pourtant décrié comme un néo-fasciste par ses adversaires politique, a réagi avec davantage d’intelligence que le président français et son gouvernement. Face à une situation proche de la guerre civile, Nethanjahu a suspendu sa réforme de la justice israélienne, histoire de calmer la situation, avant que les discussions reprennent. S’il a profité de cette mesure pour annoncer d’autres projets foncièrement anti-démocratiques, comme la création d’une unité spéciale des forces de l’ordre sous son commandement personnel, Nethanjahu a au moins compris qu’il ne peut pas diriger son pays contre la volonté exprimée de la population. Avant que la situation ne dégénère en Israël, Nethanjahu tente au moins d’apaiser la situation et d’ouvrir la voie vers la discussion. Cette intelligence, on la cherche en vain en France où les gouvernants prennent un plaisir malsain de brimer les Français et Françaises. Et dire qu’un jour, Nethanjahu allait agir avec plus d’intelligence politique que ses homologues français…

Aujourd’hui, la question n’est plus comment ce gouvernement puisse gérer le peuple en colère, mais la question qui se pose est comment le peuple en colère puisse gérer un gouvernement amateur qui est visiblement dépassé par la situation et qui refuse toute ouverture vers le dialogue. Pour l’instant et sous la direction des syndicats, les protestations restent, même après deux mois et demi, paisibles. Le fait que des personnages comme Gérald Darmanin tentent lourdement de faire porter la responsabilité à une imaginaire « ultra-gauche » n’y change rien.

Pendant plus de deux mois, ce gouvernement avait la possibilité de dialoguer avec le peuple français, mais au lieu de dialoguer dans le respect, président et gouvernement ont fermé les yeux et refusé toute forme de dialogue. Ceux qui versent depuis le 19 janvier dernier de l’huile sur le feu, sont les locataires des palais du pouvoir parisiens et certainement pas les syndicats. Ce gouvernement veut mettre son peuple à genoux et ça, c’est tout simplement un signe qu’il s’agit là du pire gouvernement que la France ait connu sous la Ve République.

Bien sûr, aujourd’hui, on voit des unités spéciales de la police sous l’étrange nom de « BRAV » qui agissent selon un mode opératoire que l’on connaissait jusqu’alors uniquement des escadrons de la mort dans des pays sud-américains, mais cela ne suffira pas pour apaiser la colère des Français.

La « macronie » a apporté toutes les preuves nécessaires pour que les gens comprennent que ce mouvement politique est hautement nocif pour la France. Si Macron voulait un jour fédérer les Français, il aura réussi. Car aujourd’hui, la France entière s’oppose à cet ancien banquier qui se fiche des intérêts de ses compatriotes. Mais lorsqu’un président fédère tout un pays contre lui, est-ce vraiment le moment pour parler d’une « victoire » ?

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