Les gardes-forestiers portugais revendiquent

Aujourd’hui, le gardes-forestiers portugais sont en grève et manifestent à Lisbonne pour défendre leur profession.

Véhicule d’intervention d’une Unité d’Urgence, de Protection et Secours de la Guarda Nacional Republicana dédiée à la forêt. Foto: Jsobral / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(Jean-Marc Claus) – Annoncée dès le 10 Mai, la grève des gardes-forestiers portugais se déroule aujourd’hui. Ce sont environ 400 agents territoriaux que le Syndicat des Travailleurs des Fonctions Publiques et Sociales (STFPS) a appelé à se mobiliser, notamment en se réunissant ce matin à Lisbonne devant le Ministère de l’Intérieur, Terreiro do Paço (Parvis du Palais) appelé aujourd’hui Praça do Comércio (Place du Commerce).

Les gardes-forestiers, intégrés en 2006 au Service de la Protection de la Nature et de l’Environnement (SEPNA) inclus dans la Garde Nationale Républicaine (GNR), sont en quelque sorte un corps placé en voie d’extinction. Sans mauvais jeu de mots, les tragiques incendies de forêt de 2017, les ont réactivés. Le besoin d’agents territoriaux spécifiquement dédiés à la forêt, était alors redevenu une évidence.

Passant d’un exercice professionnel à un autre, les compensations salariales n’ont pas vraiment suivi. Ainsi exigent-ils une revalorisation de leurs salaires, avec attribution d’un supplément découlant de l’exercice de fonctions de police, mais aussi l’augmentation des primes pour le travail effectué la nuit, les dimanches et jours fériés, de même que le droit à la retraite à 55 ans. Au-delà de ces revendications légitimes, ils se battent aussi pour la pérennisation de leur métier.

C’est pourquoi, sans remettre en question leur intégration au SEPNA, ils demandent la création en son sein, d’un Corps de Gardes-Forestiers (Corpo de Guardas-Florestais). Ce qui leur permettra d’avoir à la fois, un plan de carrière et un cadre d’exercice spécifiques. Actuellement, ils assurent la surveillance et les enquêtes en matière de délits forestiers, mais aussi dans les domaines de la chasse et de la pêche.

Leur syndicat demande également l’augmentation des effectifs à 500 d’ici 2024, ce qui fait un accroissement de 25%. Conscients de la nécessité de structurer ce corps dont ils revendiquent la création, les professionnels réclament l’ouverture immédiate d’un concours aux grades de maître forestier (maestre florestal) et maître forestier principal (maestre floretal principal).

La protection et la gestion de la forêt au Portugal par un corps professionnel spécifique, n’est plus à démontrer, car la lutte contre les incendies commence par la prévention. Leurs principales causes étant connues, si des politiques cohérentes sont nécessaires, il faut aussi des moyens notamment humains, pour les faire appliquer. D’où la nécessité d’un corps spécifique de gardes forestiers aux missions clairement définies.

Le SEPNA, constitué à partir de 2001 et officiellement né en 2006, est un peu l’équivalent du SeProNa espagnol, créé lui en 1986. Son domaine de compétence est aussi très vaste. Il couvre l’ensemble du territoire, tant continental qu’insulaire, s’appuyant sur l’implantation très forte de la Garde Nationale Républicaine (GNR).

Les gardes-forestiers portugais ne s’attachent pas à des statuts et des fonctionnements d’un passé, dont ils cultiveraient une certaine nostalgie stérile et paralysante. Ils veulent aller de l’avant et acceptent certaines réformes, mais pas au prix du délitement de leur profession et de la non-reconnaissance de leurs efforts d’adaptation. Un état d’esprit aux antipodes de la caricature des fonctionnaires que, partout en Europe, les ultra-libéraux mettent en avant, pour dénigrer et détruire les services publics.

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