Les indépendantistes écossais s’organisent

La SNP (Scottish National Party) intègre pour la première fois des Verts dans son gouvernement. Du coup, les indépendantistes disposent d’une nette majorité.

Au parlement écossais à Edinburgh, les indépendantistes disposent d'une nette majorité. Foto: Ad Meskens / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – La cheffe du gouvernement écossais l’avait annoncé depuis les dernières élections en Grande Bretagne : l’Ecosse veut un nouveau référendum sur son indépendance du Royaume Uni. Les Ecossais n’ont pas digéré la sortie de la Grande Bretagne de l’Union Européenne et rêvent majoritairement d’un retour vers l’Europe. La pression politique grandit.

La nouvelle coopération entre le SNP et les Verts écossais ne constituent pas une « coalition », mais une alliance des partis politique en Ecosse qui se font fort pour l’organisation d’un nouveau référendum sur l’indépendance écossaise. A Londres, on entend les premières voix qui s’expriment favorablement à une telle démarche. Même si Boris Johnson est et restera opposé à un tel référendum, car il ne souhaite pas devenir le Premier Ministre ayant fait exploser la cohésion de ce qu’on appelle encore le « Royaume Uni ». Mais cette unité est aujourd’hui sur sa dernière ligne droite.

Comment se présentera alors cette coopération entre le SNP et les Verts ? Selon une déclaration commune, les Verts obtiendront deux portefeuilles de ministres dans le gouvernement régional écossais, une première sur l’île britannique. « Nous avons décidé de travailler ensemble », disent les deux partis, « et par cette alliance, nous soulignons notre engagement commun pour l’indépendance ».

En travaillant ensemble, les deux partis disposent d’une nette majorité dans le parlement écossais. Et si le SNP ne s’est jamais vraiment distingué par des positions « vertes », l’objectif commun semble maintenant s’approcher – le référendum par lequel l’Ecosse compte rectifier la décision londonienne d’opérer le « Brexit » qui lui, n’avait pas trouvé de majorité en Ecosse. Si l’évolution pandémique devrait le permettre, les deux partis prévoient l’organisation de ce référendum en 2024, à la « mi-temps » de la mandature actuelle.

L’argument de Boris Johnson qui lui, aimerait bien éviter une déconfiture politique en cas d’un nouveau référendum écossais, est aussi simple que faux. « En 2014, les Ecossais avaient voté à 55% pour rester membre du Royaume-Uni », dit-il. « Je ne vois pas pourquoi il faudrait à nouveau voter. » Les Ecossais, eux, voient. Car entre le référendum de 2014 et aujourd’hui, il y avait le « Brexit » que les Ecossais ne voulaient pas. Aujourd’hui, ils se retrouvent dans une Grande Bretagne isolée, dirigée par un fantasque chef du gouvernement qui lui, est en train de faire exploser le Royaume Uni. Non seulement, le Royaume Uni risque de se décomposer sur la question écossaise, mais le « Brexit » a également ravivé le conflit irlandais et personne ne sait comment gérer cette situation non plus.

Le ministre d’état britannique Michael Gove, l’un des fidèles de Boris Johnson, a fait une déclaration surprenante dans une interview accordée au « Sunday Mail » : « S’il y a une volonté claire pour organiser un tel référendum, alors, il y en aura un ! ». Toutefois, rien ne dit que cette prise de position soit celle du gouvernement londonien. Après tout, Michael Gove est lui-même d’origine écossaise… affaire à suivre !

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