Les jeux-vidéo – des débuts jusqu’à la naissance d’un empire (8)

Aujourd’hui : le « Cheat » ou la triche dans l’esport

La triche n'apporte pas toujours les résultats escomptés... Foto: Santeri Viinamäki / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Lyacine Boulakhras) – Avec la folle croissance de l’esport ces dernières années, et les sommes mirobolantes désormais en jeu, la lutte contre la triche est devenue un enjeu majeur pour les différents acteurs du secteur, déterminés à assurer l’intégrité des compétitions. Un vaste scandale de triche a éclaté pendant les tournois de Counter Strike, l’un des jeux vidéo les plus populaires de l’esport.

Très dynamique et spectaculaire, Counter Strike est un FPS, c’est-à-dire un jeu de tir à la première personne. En vingt ans d’existence, la popularité du jeu édité par « Valve » n’a jamais flanché. La stratégie d’équipe joue un rôle très important dans Counter Strike, tout comme l’agilité et la rapidité d’exécution et le spectateur est soumis à des montagnes russes d’émotions.

Trente-sept entraîneurs ont été sanctionnés par « l’ESIC », un organisme indépendant qui se consacre aux questions d’éthique dans l’esport. Leur tort : avoir profité d’un « bug » dans le jeu pour divulguer des informations stratégiques à leurs joueurs pendant les matches. Les coachs, à la tête d’équipes professionnelles, semi-professionnelles ou amateurs, ont écopé de suspensions allant de quelques mois à trois ans.

Ces annonces drastiques ont eu des conséquences immédiates sur la scène Counter Strike, et certaines équipes comme « Mousesports », se sont aussitôt séparées de leur coach. Cette affaire, qui concerne des compétitions remontant jusqu’en 2016, n’est ni la première ni la dernière à ébranler l’esport, un secteur passé en quelques années d’un loisir de niche à une industrie majeure.

Avant les qualifications pour la Coupe du monde de Fortnite l’an dernier, plus de 1.200 comptes de joueurs avaient ainsi été suspendus pour tricherie. Car la triche n’est pas récente dans le monde des jeux-vidéo et des logiciels de triche développés par des hackers circulent depuis longtemps sous le manteau.

Entre les « aimbots », ces programmes d’aide à la visée qui permettent de tirer sur ses ennemis plus facilement, les « wallhacks » qui permettent de voir les adversaires à travers les murs, ou les « scripts », des macros qui exécutent des commandes automatiquement… Les moyens de tricher sont multiples. L’équipe péruvienne « Thunder Predator » avait, par exemple, été éjectée des phases de qualifications de « The International », un prestigieux tournoi de Dota 2 à plus de 30 millions de dollars de cashprize, car l’un de ses joueurs avait utilisé une souris programmable qui lui donnait un avantage déloyal dans le jeu.

La traque aux tricheurs est donc devenue une activité à plein temps pour les organisateurs d’événements et les éditeurs de jeux.

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