Les libéraux allemands reviennent de l’AfD au FDP

Pendant deux ans, le FDP avait perdu toutes les élections, perdant ses sièges autant dans les parlements régionaux qu’au Bundestag. Maintenant, il revient en force.

Les libéraux du FDP sont de retour dans le paysage politique allemand. Un retour vers le futur ? Foto: Robin Krahl / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0

(KL) – On se souvient de l’époque où la CDU et le FDP formaient un gouvernement «noir-jaune», sans réellement se souvenir d’actions marquantes. A vrai dire, ce gouvernement se distinguait surtout par une gestion tranquille, sans s’attaquer ni à des réformes, ni à des progrès au niveau de la société. Et cette constellation semble revenir en force actuellement – si ce week-end, les Allemands étaient appelés aux urnes, ils voteraient pour un «remake» de cette coalition ennuyeuse.

Selon l’actuel sondage de l’Institut Forsa, la CDU, après un court passage à vide, revient à 41% des intentions de vote. A croire que les Allemands aient déjà oublié la «trahison» d’Angela Merkel dans le cadre du scandale BND/NSA. Le FDP, pour la deuxième fois de suite, reste à 6% des intentions de vote, le SPD se situe à 24%, les Verts restent à 10%, tandis que Die Linke perd un point pour totaliser 9%. L’AfD, suite à un bras de fer incroyable entre le fondateur du parti, Bernd Lucke, et son challenger, la nationaliste Frauke Petry qui souhaite approcher l’AfD d’un électorat d’extrême-droite, a perdu son attractivité chez les électeurs – le parti passe en dessous de la barre de 5% pour se situer désormais à 4%, ce qui ne suffirait pas pour être élu au Bundestag.

La droite allemande est donc solidement installée au pouvoir à Berlin. Le SPD, dans sa quête d’un centre politique imaginaire, n’arrive pas à décoller et force est de constater que la politique menée par le SPD, n’est pas de nature à attirer de nouveaux électeurs. Son attaque sur le monde syndicaliste en Allemagne, par le biais de la nouvelle loi qui abolit dans les faits les petits syndicats, le SPD a perdu son profil.

La chancelière, elle, profite dans doute des jolis images du sommet G7 en Bavière. Elle aura profité parfaitement de ce show politique pour redorer son image de femme d’état – avec son costume bleu, parmi tous les hommes politiques en noir, elle aura montré aux Allemands que «Mutti» s’occupe bien des affaires des Allemands.

Etrange, en Allemagne, ils sont nombreux à souffrir de la politique menée par ce gouvernement, mais au lieu de songer à changer de gouvernement et donc de politique, les Allemands se résignent au fait qu’Angela Merkel restera à la tête du pays le temps qu’elle le voudra. Elle profite du fait que ceux qui sont le plus affectés par sa politique du climat social froid, ne vont pas voter et aient totalement décroché de la chose politique.

Dans le fond, la situation n’est pas bien différente de ce que vivent les Français. Malgré une pression sociale croissante, les gens continuent à voter pour ceux qui sont responsables de l’état des choses. Jusqu’au jour où ceux qui n’ont pas de voix, se réveillent. Pourvu que ce jour arrive rapidement…

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste