Les limites de la liberté de la presse

La violence de la rue à Leipzig a des conséquences – suite aux attaques de la «Legida» (la «filiale» de la «Pegida» à Leipzig), la «Leipziger Internetzeitung» arrête la couverture des manifestations xénophobes.

Le niveau intellectuel des "Pegida & Cie." est faible, mais lorsqu'il s'agit d'être violent, ils sont là. Foto: blu-news.org / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – Non, il ne faut pas aller très loin pour assister à des agressions contre des journalistes, des intimidations, des menaces. La «Leipziger Internetzeitung», un quotidien en ligne qui couvre l’actualité à et autour de Leipzig en Saxe, vient de tirer les conséquences d’un incident survenu en début du mois de février, lorsque des manifestants xénophobes avaient fait tomber un photographe de ce média d’un podium. En vue du nombre croissant d’attaques sur des journalistes et l’inertie de la police qui se limite à regarder ce genre d’incident, le journal vient d’annoncer de ne plus couvrir des manifestations de la «Legida».

Si on comprend les collègues à Leipzig qui craignent pour leur sécurité, il convient de poser la question si nous sommes arrivés dans les années 30 du siècle dernier, lorsque des bandes de voyous portant des chemises marron, avaient semé la terreur dans les rues des villes allemandes. Il y a quelques mois, les manifestants de la «Pegida» et leur consorts avaient identifié les journalistes comme la deuxième cible de leur colère, après s‘être attaqué au monde politique. Ce qui avait alors commencé avec des slogans comme «Lügenpresse» (presse menteuse), s’est maintenant transformé en agressions physique, mettant en danger les journalistes qui osent couvrir les manifestations xénophobes dans des villes comme Leipzig ou Dresde.

«Plus de vidéos ou d’articles écrits sur les manifestations de la Legida», a annoncé la Leipziger Internetzeitung, tout en déplorant que la police n’intervienne pas, malgré «les menaces et attaques permanentes». La rédaction avait cherché le dialogue avec le préfet de la police de Leipzig, Bernd Merbitz, mais ce dialogue est resté sans conséquences – la police à Leipzig ne voyant pas la nécessité de protéger les journalistes lors des manifestations de la «Legida». Après l’annonce de la Leipziger Internetzeitung, la police n’a pas tenu à commenter cette information.

Le monde politique a vivement réagi à cette annonce, estimant que la liberté de la presse soit menacée si des journalistes ne peuvent pas exercer leur profession à cause d’actes violents, sans que la police ne les protège, a commenté un député vert du parlement régional de la Saxe, tout en soulignant que la police serait obligé de non seulement protéger les journalistes, mais également de documenter et de poursuivre tout incident de ce type.

«Wehret den Anfängen !» (Empêchez les débuts !), ont dit les allemands après la fin des années nazies, après avoir analysé comment les nazis étaient arrivés au pouvoir en 1932. Mais ces débuts sont largement dépassés – maintenant, il est question comment éviter la prochaine catastrophe. Qui elle, a déjà commencé.

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