Les mauvais arguments pour la bonne cause ?

En France, en Allemagne, aux USA, en Israël – partout, les vaccinations stagnent maintenant et nous sommes loin d’une « immunité collective ». Pourquoi ne pas communiquer de manière plus honnête ?

Les vrais arguments pourraient convaincre davantage de personnes que les mensonges répétés... Foto: Icron from the Noun Project / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Quasiment tous les pays occidentaux connaissent actuellement le même problème. Les campagnes de vaccinations stagnent et les gouvernements font leur possible pour convaincre le dernier tiers de réfractaires de passer à l’acte. Les méthodes varient. Les uns (USA) paient des primes aux personnes qui se font vacciner, d’autres (France) menacent les réfractaires d’exclusion sociale, et encore d’autres (Allemagne) annoncent vouloir transformer les non-vaccinés en une sorte de « paria », par exemple par le biais de confinements s’appliquant uniquement aux personnes non-vaccinées. En attendant, les différents gouvernements semblent s’être engagés dans un concours de la plus mauvaise communication.

Hormis les personnes qui présentent des contre-indications contre la vaccination (si, si, ça existe), il n’y a que deux arguments que l’on devrait mettre en avant, à un moment où même les plus éminents experts ont du mal à comprendre le comportement du virus et de ses variants ainsi que l’évolution que prendra cette pandémie. Se faire vacciner présente actuellement deux avantages : d’une part, les vaccins peuvent, dans de nombreux cas, empêcher des formes graves de la maladie. C’est énorme. C’est d’autant plus énorme que plus de 4 millions de personnes sont mortes de cette maladie. D’autre part, en évitant des formes graves, on peut contribuer individuellement à éviter le collapse des systèmes hospitaliers, ce qui représente également un paramètre des plus importants. Et ceux qui restent insensibles à ces deux arguments, on ne les convaincra pas non plus avec des menaces, insultes ou punitions (perdre son travail et son statut social constitue évidemment une punition !).

Pourquoi est-ce que les gouvernements racontent toujours qu’en se faisant vacciner, « on protège les autres » ? Puisque les personnes vaccinées peuvent toujours contracter et diffuser le virus, on ne protège pas les autres, puisqu’on peut toujours transmettre ce virus.

Les spots publicitaires pour la vaccination que nous voyons tous les jours, sont donc quelque part mensongers – on met la pression sur l’individu pour qu’il agisse dans un intérêt commun qui ne peut pas être atteint par la vaccination.

Ces mensonges et demi-vérités que les gouvernements émettent depuis le début de la campagne, ont donné naissance à de nombreuses théories de complot, et ont engendré une perte de confiance en les déclarations des gouvernements. Les personnes refusant de se faire vacciner, sont généralement vaccinées contre d’autres maladies (déjà par les vaccins obligatoires) et elles sont difficilement qualifiable « d’antivaxx ». Il s’agit de personnes qui ne croient plus en les déclarations des gouvernements et est-ce que l’on peut réellement leur faire ce reproche ?

Mais tous les gouvernements sont tellement intéressés de se présenter comme les « héros » qui gèrent à merveille cette pandémie, qu’ils préfèrent mentir, faire semblant et affirmer des choses que personne ne peut affirmer.

Donc, un changement de la communication serait de mise – cela aurait un effet bien plus positif que les menaces, insultes, dénigrements ou même des « primes à la vaccination ». Si la vaccination évite des formes graves de cette maladie et si elle peut contribuer à éviter le collapse du système hospitalier, elle serait une bonne chose. C’est ça qu’il faut mettre en avant et non pas des slogans mensongers. Au lieu de payer des agences de communication qui visiblement, ne sont pas à la hauteur de la situation, il serait mieux d’investir leurs honoraires dans les capacités hospitalières et dans l’embauche et la formation du personnel.

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