Les mesures contre les particules fines ne fonctionnent pas

L‘Office fédéral de l‘Environnement vient de déclarer que les «zones d‘environnement» en Allemagne n‘apportent strictement rien.

Une station de mesure de particules fines dans l'air. La plaquette d'environnement ne change plus les valeurs relevées. Foto: LSDSL / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Il y a deux ans, la majorité des villes allemandes ont crée des «zones d‘environnement» en interdisant l‘accès à ces zones à tout véhicule polluant. Après une année, les contrevenants sont aujourd‘hui verbalisés s‘ils n‘ont pas la «plaquette environnement» sur le pare-brise. La présidente de l‘Office fédéral de l‘Environnement, Maria Krautzberger, vient de tirer un bilan frustrant de cette mesure onéreuse. La mise en œuvre de ces zones n‘a pas engendré une baisse des particules fines dans l‘air.

Le but de l‘opération était clair – en interdisant la circulation de véhicules polluants dans les centre-ville allemandes, la qualité d‘air et donc, la qualité de vie des habitants des villes devait augmenter. Car les particules fines affectent les voies respiratoires, occasionnent des maladies chez enfants et adultes et créent des problèmes au niveau du système immunitaire.

«Aujourd‘hui», estime Maria Krautzberger, «il faut passer la vitesse supérieure, car les plaquettes n‘ont plus aucun effet dans les villes». Comprendre – pour réduire le taux de particules fines dans l‘air, il faut d‘autres mesures. Mais là, il s‘agit de mesures qui coutent, encore une fois, de l‘argent. A un moment où les caisses des communes sont vides, difficile d‘envisager les mesures qui s‘imposent. Comme la baisse sensible des tarifs des transports en commun.

Si on veut chasser les voitures des villes, il convient de la rendre accessible par d‘autres moyens. Toutefois, même une «ville verte» comme Freiburg, applique un tarif presque prohibitif pour les transports en commun – pour un aller simple, il faut débourser 2,20 €, donc presque 5 € pour un aller-retour en ville. Ce qui ne constitue pas vraiment une invitation de se comporter de manière éco-responsable.

La «multi-modalité», telle qu‘elle est pratiquée à Strasbourg, constitue la voie qui mène à des villes plus propres. Mais cela ne suffit pas encore. En tenant compte des réalités de nos sociétés actuelles, il conviendra d‘introduire la gratuité pour toutes personnes en difficulté sociale. Pour que la protection de l‘environnement ne devient pas une affaire des gens plus aisés.

Même son de cloche chez l‘un des grands clubs d‘automobile en Allemagne, l‘ACE Auto Club Europa – qui estime qu‘il ne reste que peu de véhicules sur les routes qui ne correspondent pas aux normes d‘émissions européennes. Si en 2007, lorsque la mise en œuvre des «zones environnementales» avait été décidée, la mesure était censée. Mais aujourd‘hui, il faudra passer à autre chose. Pour l‘ACE, il appartient au ministère fédéral des transports de décider du maintien de ces zones dans environ 60 villes allemandes. Car la protection de l‘environnement devrait se focaliser sur des mesures qui génèrent réellement des avantages. Les «plaquettes environnementales» ont surtout occasionné d‘énormes frais (mise aux normes, changement de véhicules etc.) pour les automobilistes – le bilan de l‘Office Fédéral de l‘Environnement, lui, est donc plutôt frustrant.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste