Les nationalistes, perceront-ils en Andalousie ?

En juin, les élections des députés de la Communauté Autonome d’Andalousie, risquent de se solder par une percée de l’extrême-droite.

Au Royaume d’Espagne, les drapeaux de l’Europe et de l’Andalousie pourront-ils coexister, si l’extrême-droite arrive à gagner du pouvoir dans cette communauté autonome ? Foto: Grez / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(Jean-Marc Claus) – Les Andalous voteront le 19 juin, c’est-à-dire dans 25 jours, et les sondages donnent le Partido Popular (PP) vainqueur, mais avec la nécessité de s’allier avec l’extrême-droite (Vox) pour continuer à gouverner. Cette communauté autonome va élire les 109 députés composant le Parlamento de Andalucia, pour sa 12ème législature.

En 2018, après quatre décennies de majorité socialiste (PSOE Andalucía), le pouvoir avait basculé à droite, Juan Manuel Moreno Bonillia (PP) devenant ainsi président de la Junta de Andalucía, le gouvernement de la communauté autonome. Ceci grâce à un accord de coalition passé avec Ciudadanos au centre-droite et un pacte de soutien sans participation avec Vox à l’extrême-droite.

Le PSOE était à 27,94% des suffrages et l’alliance de gauche radicale Por Andalucía à 16,19%, donc en position de former une majorité, car le PP était à 20,75% et Ciudadanos à 18,28%, or l’apport des 10,96% de Vox fut décisif. Résultat : les voix des députés PSOE (33) et Por Andalucía (17) ne firent pas le poids contre les élus PP (26) associés à Ciudadanos (21) et soutenus par Vox (12). 50 vs 47, c‘est la droite et le centre-droite qui l’emportèrent tout de même, bien que minoritaires face à la gauche, mais soutenus par l’extrême-droite qui se fit faiseuse de rois.

Or, en 2022, la droite (PP), bien qu’annoncée confortablement gagnante car effectuant une remontada, n’aura cependant pas la majorité absolue. Au centre-droite, Ciudadanos, qui était la troisième force politique d’Andalousie, décroche au point de possiblement ne gagner que quelques sièges, alors que l’extrême-droite créditée de 20%, soit un peu moins du double de 2018, a le vent en poupe.

Ce qui fit dire à Macarena Olona Choclán, leader de Vox en Andalousie et au passage ennemie jurée du Président du Gouvernement Espagnol Pedro Sánchez Pérez-Castejón (PSOE), que Juan Manuel Moreno Bonillia (PP) pourrait bien être son vice-président. Ce que les dirigeants nationaux du parti d’extrême-droite espagnol nomment un « macarenazo », pourrait bien se produire, Vox se trouvant en position d’obtenir plus du PP que Ciudadanos en a obtenu en 2018.

Or, à gauche, la mobilisation se fait difficilement. Selon les observateurs, le PSOE n’est pas au mieux de sa forme, la coalition Por Andalucía en lice pour 2022 regroupant six partis, est née tard et aux forceps, comme le dit Arsenio Escolar dans El Diario. Donc, il y a tout lieu de craindre que la Junta de Andalucía soit gangrenée par l’extrême-droite, comme en avril dernier la Junta de Castilla y León présidée par Alfonso Fernando Fernández Mañueco (PP) qui accepta à sa vice-présidence Juan Garcia-Gallardo Frings (Vox).

Ces deux communautés autonomes pourraient bien, si Vox arrivait à ses fins en Andalousie, servir de tremplin à l’extrême-droite lors de votations ultérieures, car il semble que la ligne de conduite de la droite (PP), présidée au niveau national par Alberto Núñez Feijóo, soit de s’allier à l’extrême-droite pour reconquérir le Palacio de la Moncloa, résidence du Président du Gouvernement.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste