Les nouveaux bus de longue distance connaissent de problèmes

La libéralisation des transports en bus en 2012 avait déclenché un véritable boom en Allemagne. Qui s’estompe actuellement.

Les bus verts compteront parmi ceux qui survivront "l'auto-nettoyage" de ce nouveau marché. Foto: Bbb-Commons / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(WB) – La libéralisation des transports en bus (longues distances) fait partie de la «Loi Macron» et devrait créer de nouveaux emplois. Mais avant d’en faire une mine d’or, ceux qui se lancent dans cette aventure, devraient bien regarder comment ce marché évolue en Allemagne. Où tout n’est pas aussi paradisiaque qu’on pourrait le penser.

L’émergence de nouveaux prestataires en matière des transports avait, dans un premier temps, profité aux voyageurs au budget réduit. Par contre, si au bout de quelques mois après l’ouverture du marché, une bonne quinzaine d’entreprises s’étaient lancées dans ce nouveau marché, proposant des billets Munich – Berlin aux alentours de 10 euros, il n’en reste plus qu’une poignée de ces entreprises – les autres ont du déclarer forfait, rencontrant d’énormes problèmes. Actuellement, tout semble indiquer qu’à la fin, il ne restera qu’un seul, grand prestataire qui devra faire face à la concurrence de la Deutsche Bahn qui elle, n’entend pas laisser ce marché à des con concurrents privés. Et qui peut mettre les moyens.

Les problèmes des prestataires de transport ne sont pas liés à un éventuel manque de passagers, au contraire. Ce qui manque, ce sont les chauffeurs de bus dont on a, du coup, massivement besoin et qu’on ne trouve pas dans un environnement marqué par la concurrence, la rapidité et le stress. Faibles salaires, horaires impitoyables – voilà un secteur qui n’attire pas les chauffeurs de bus qui eux, préfèrent soit le grand tourisme ou carrément le fret.

Ce nouveau marché est toujours en train de vivre ses maladies d’enfance. Trop de concurrence dans un premier temps (ils étaient nombreux à vouloir saisir l’occasion), trop d’offres sur les lignes principales entre les grandes agglomérations, trop peu d’offre pour les destinations moins demandées, pas assez de capacités d’accueil des gare-routières dans les centres et maintenant le problème des chauffeurs.

Ces problèmes ont suffit pour que la moitié des nouveaux prestataires jette l’éponge – ce qui, à la longue, se traduira par une augmentation des tarifs pour les voyageurs, une fois le marché calmé. Et il ne faut pas sous-estimer la pénurie des chauffeurs – 80% des exploitants des grandes lignes de bus estiment que ce problème risque d’avoir des conséquences sérieuses sous peu.

La Deutsche Bahn, elle, observe et prépare son coup. Puisque ses experts estiment que les nouvelles lignes de bus aient occasionné une perte de gains de l’ordre de 40 millions d’euros aux chemins de fer en 2013, il s’agit d’un marché que la Bahn n’entend pas laisser filer entre ses doigts.

Si cette ouverture du marché constitue une bonne chose pour les voyageurs «low cost», il ne faut s’attendre à des miracles en ce qui concerne la création d’emplois dans ce secteur – il ne suffira pas pour donner une véritable impulsion à l’économie nationale. Dès que le marché sera reparti entre les grands («Mein Fernbus» ayant fusionné avec «Flixbus», la Poste et la Deutsche Bahn qui elle, entend quadrupler son offre d’ici 2016), les tarifs risquent d’augmenter et de s’approcher du prix d’un billet de train pour le même trajet. D’ici là, profitons-en !

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