Les Pays-Bas aussi…
Le parlement néerlandais a voté une loi qui interdit le port du niqab et de la burqa dans des bâtiments publics. Le clivage entre les communautés ne cesse de se creuser.
(KL) – Plusieurs pays l’ont fait, les Pays-Bas se joignent à ce « mouvement » d’interdire le port du niqab et de la burqa dans les bâtiments publics. Le parlement à La Haye a voté en faveur d’un texte qui interdit le port d’habits « couvrant le visage » dans les transports en commun, les hôpitaux, les écoles, les tribunaux et d’autres bâtiments publics. Si cette interdiction englobe également les casques de moto et les protections de visage, elle vise, bien entendu, le niqab et la burqa. Le « clash des civilisations » bat de son plein.
A la différence de la Suisse, où les infractions contre cette interdiction peuvent devenir carrément onéreuses, les amendes resteront inférieures aux Pays-Bas – elles peuvent aller jusqu’à 400 €, mais ce n’est pas l’aspect financier qui est intéressant. La polarisation de nos sociétés est en cours et il devient de plus en plus difficile de trouver des terrains d’entente et un vrai dialogue entre les communautés. La faute à qui ? A l’ensemble des acteurs de la société.
Pourtant, la cour suprême des Pays-Bas avait émis une recommandation contre cette nouvelle loi, soulignant que l’ancienne loi stipulait que le libre choix de la tenue vestimentaire faisait partie d’une vie libre au pays. La nouvelle loi, elle, définit l’exception en disant que « dans certaines situations, un contact oculaire est nécessaire ».
Si la deuxième chambre législative néerlandaise (le Sénat) doit encore valider cette loi, elle est l’expression du malaise général qui s’est installé dans les sociétés européennes depuis les attentats de Paris, Bruxelles et Nice. Ce que certains appellent déjà la « guerre des civilisations » devient de plus en plus une réalité et personne ne semble être en mesure de donner une impulsion pour que les choses évoluent dans un autre sens, dans le sens du vivre-ensemble.
Mais en regardant les positions se durcir, on n’évitera pas ce « clash », mais on le provoque. Et une grande partie de la responsabilité pour cette évolution incombe à la communauté musulmane qui est pourtant la première à souffrir de cette évolution. En acceptant encore et toujours des imams prêchant la haine et la radicalisation dans les mosquées, en refusant de dénoncer ces agitateurs, en abritant des terroristes potentiels dans les quartiers, la communauté musulmane empêche toute solution.
Si, dans une église chrétienne, un prêtre devait inviter les fidèles à s’armer et à tuer ceux qui ne partagent pas la même foi, il se ferait très certainement isoler et in fine, enlevé de sa paroisse. Pour la simple raison que l’incitation à la haine constitue un délit et les paroisses disposent d’une force propre pour empêcher l’abus de la religion comme plateforme de la haine et de la violence.
Si nos sociétés occidentales se sentent obligées de prendre des mesures, ces mesures sont malheureusement justifiées. Toutes les semaines, des réseaux de terroristes sont démantelés, des caches d’armes trouvées, des plans d’attaques terroristes déjoués. Ces réseaux terroristes constituent une véritable menace – Paris, Bruxelles et Nice peuvent en témoigner. Il semble donc parfaitement normal que les états doivent prendre des mesures pour rétablir un semblant de sécurité.
Mais que font les communautés musulmanes ? Force est de constater que les caches d’armes ne sont pas découvertes dans les quartiers BCBG, mais dans les cités. Force est de constater que la radicalisation continue dans les mosquées. Force est de constater que les communautés musulmanes n’éjectent que très rarement les imams radicaux de leur communauté. Force est de constater qu’aucun dialogue constructif n’a pu rapprocher les positions.
Les positions se durcissent et pour éviter que le « clash » se transforme réellement en « guerre des civilisations », tout le monde doit y mettre du sien. Non seulement les états dans leur quête de sécurité, mais aussi et surtout les communautés musulmanes. Pour l’instant, on attend encore.
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