Les Portugais carencés en vitamine D !

La population portugaise est, de par une prédisposition génétique, plus carencée en vitamine D, que la moyenne européenne.

Le foie de morue - source naturelle de vitamine D, connue depuis très longtemps. Foto: Bibliothèque municipale de Nancy / Wikimedia Commons / PD

(Jean-Marc Claus) – Des chercheurs de la « Nova Medical School » de Lisbonne, de la Faculté de Médecine de Porto et de « l’Instituto Gulbenkian » de Ciência (IGC) d’Oeiras, situé dans la Métropole de Lisbonne (Área Metropolitana de Lisboa – AML), ont travaillé sur les altérations génétiques conduisant à une carence en vitamine D.

D’où le projet VITACOV (Vitamin D Polymorphisms and Severity of COVID-19 Infection) qui, d’août 2020 à janvier 2021, a porté sur un panel de 517 patients admis aux urgences des hôpitaux Santa Maria de Lisbonne et São João de Porto. Cette étude, corrélant d’autres recherches internationales, a démontré qu’un trop faible taux de vitamine D, prédispose au développement des formes graves du Covid-19.

Or, plusieurs enquêtes scientifiques ont révélé que la population portugaise présente une prévalence plus élevée que la moyenne européenne, de certaines altérations génétiques conduisant à une prédisposition au déficit en vitamine D. A titre de comparaison, 60% de la population portugaise ont un faible taux de vitamine D, contre 20% de la population finlandaise.

Ce qui, selon Conceição Calhau, professeure à l’Université Nova de Lisbonne, aggrave les conséquences d’une infection au SARS-CoV-2, mais aussi d’autres pathologies infectieuses respiratoires, car la capacité de réponse du système immunitaire est alors réduite.

Ces recherches démontrent également que penser les populations des pays ensoleillés non carencées en vitamine D, est une erreur. Par ailleurs, les recommandations d’apport minimum en vitamines, étant issues de normes établies après-guerre, alors que la nourriture était encore rationnée, les valeurs indiqués sont en fait des minimas pour ne pas tomber malade. La vitamine D n’a pas d’incidence que sur la croissance osseuse. Elle intervient, par exemple, dans la formation du cortisol et de l’insuline et agit sur le système immunitaire et la division cellulaire.

Il y a au Portugal, selon Conceição Calhau, beaucoup d’idées fausses sur la vitamine D. Elle suggère d’éviter les recommandations générales, pour aller vers des approches individuelles, qui permettraient de doser le taux de vitamine D comme le glucose ou le cholestérol. La vitamine D se trouve dans les poissons gras, les abats, les œufs, le fromage et le beurre. Mais elle est aussi synthétisée par l’organisme exposé à la lumière.

Beaucoup trop de personnes restreignent leur apport en aliments gras, dont certains sont sources naturelles de vitamine D. Par ailleurs, l’ensoleillement d’octobre à mai, n’est pas suffisant au Portugal pour catalyser les mécanismes de sa production par le corps humain.

En janvier 2021, un collectif de 73 experts français préconisait la supplémentation en vitamine D, afin d’aider l’organisme à se défendre contre le coronavirus. Ce qui ne remplace en rien la vaccination, mais en cas d’infection, augmente les chances de ne pas développer de forme grave de la maladie.

Au Portugal, le projet VITACOV, financé par la Fondation pour la Science et la Technologie, est coordonné par le Centre Cardiovasculaire de l’Université de Lisbonne en partenariat avec une start-up issue de l’Instituto Superior Técnico (IST). Nommé « HeartGenetics », sa directrice générale est Ana Teresa Freitas, une chercheuse de renom qui représente le Portugal à ELIXIR.

Ce dernier est un organisme rassemblant les principaux organismes européens liés aux sciences de la vie. Son objet est la sauvegarde des données générées par la recherche financée par des fonds publics. Il permet aux chercheurs du monde universitaires et de l’industrie des états membres, d’accéder aux ressources bio-informatiques qu’il regroupe et tient à jour.

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