Les positions se durcissent de plus en plus

Le fossé qui sépare les « vaccinés » des « non-vaccinés » ne cesse de se creuser. Et les positions sont de plus en plus inconciliables. Pourtant, un moment donné, tout le monde devrait ramer dans la même direction.

Il faudra rapidement revenir vers les "gestes amicaux"... Foto: Eurojournalist(e)

(KL) – Les débats concernant les vaccinations sont terminés. Aujourd’hui, on ne discute plus, on n’échange plus des points de vue, des arguments ou même des convictions – au lieu de cela, on se limite à insulter, agresser et menacer. Les deux groupes, donc les « vaccinés » et les « non-vaccinés », se traitent mutuellement de tous les noms, comme si on pouvait convaincre quelqu’un de son point de vue en l’insultant. Les tensions augmentent et la France est aujourd’hui divisée.

Président Macron a réussi son coup. En divisant les Français de la sorte, il a dévié l’attention des défaillances graves du gouvernement depuis le début de la crise. Aujourd’hui, les Français se prennent la tête entre eux et se reprochent mutuellement a) d’être responsables de la propagation du virus (les « non-vaccinés ») ou b) d’obliger la population à participer à une « expérience géante » à la finalité peu claire. Mais les deux camps se trompent.

Les personnes qui se sont fait vacciner, l’ont fait en tenant compte de différents paramètres. D’une part, la vaccination est aujourd’hui un geste civique, la participation à un effort collectif pour endiguer cette pandémie. Après, il y a aussi une dimension égoïste – pour pouvoir participer à la vie de société, on nous oblige à être vacciné. C’est comme ça. L’alternative à cette approche est actuellement testée en Grande Bretagne où depuis le « Freedom Day » le 19 juillet, toutes les mesures sanitaires ont été abolies. Si 1200 scientifiques britanniques ont mis le gouvernement en garde contre ce « déconfinement total » en estimant que cette mesure conduit la Grande Bretagne droit dans le mur, Boris Johnson joue « tapis ». Donc, en France, les personnes vaccinées souhaitent contribuer à un effort collectif qui semble, malgré tout ce qu’on peut lire, au moins aider à réduire le nombre de maladies graves suite à une infection.

Ceux qui doutent, ne sont pas des « imbéciles » – D’autre part, les personnes qui expriment des doutes concernant les vaccinations, ne sont ni des « imbéciles », ni des « connards » et encore moins des « traitres à la nation ». Ceux qui expriment des doutes, sont en droit de poser des questions, mais ils n’obtiennent pas de réponses. Et puisqu’il s’agit d’exposer son corps à un produit quasiment inconnu, ces personnes ont le droit de poser des questions et l’absence de réponse ne fait qu’augmenter leurs doutes.

Dans les réseaux sociaux, les deux groupes communiquent chacun de son côté. Les « vaccinés » insultent les « non-vaccinés » et les « non-vaccinés » insultent les « vaccinés ». Pour le reste, chaque groupe considérant être dans le vrai, on s’y confirme mutuellement de faire partie de ceux qui pensent « juste ». Mais une « communication » au format « tu penses comme moi, donc tu penses bien, les autres sont des imbéciles », devient vite stérile.

Se moquer des autres, conduit les deux groupes encore plus loin dans leurs cul-de-sac respectifs. Force est de constater que dans les deux « camps », personne ne détient la vérité et il ne faut pas non plus oublier que le même gouvernement qui nous impose aujourd’hui de lui faire confiance, nous a menti depuis un an et demi sur quasiment tous les éléments de cette pandémie. Donc, le fait que des personnes posent des questions et insistent pour avoir des réponses, est tout à fait normal. Ce qui n’est pas normal, c’est qu’elles n’obtiennent pas de réponses fiables.

Les personnes vaccinées ne sont pas des « moutons » – De l’autre côté, les personnes vaccinées (dont l’auteur de ces lignes fait partie), ne sont pas des « moutons ». Il s’agit de personnes qui estiment que l’alternative proposée, à savoir ne rien faire et l’abolition de toute mesure sanitaire, conduit droit à une nouvelle catastrophe. En l’absence de meilleures idées, les « vaccinés » optent pour le seul acte qu’ils peuvent individuellement fournir – la vaccination. Considérant qu’aujourd’hui, environ 3,5 milliards de doses ont été administrées dans le monde, pour quelques centaines de cas de complications, on peut partir du principe que ces vaccins sont relativement sûrs. Pourquoi relativement ? Parce que personne ne peut prédire d’éventuels effets secondaires dans le temps. C’est le risque. Les « vaccinés » le prennent. Et ce n’est pas une raison de les traiter de « moutons ».

Malheureusement, il y a une dimension politique dans cette situation qui ne devrait pas s’y trouver. Nous sommes en pré-campagne électorale et le gouvernement se bat pour sa survie. Par conséquent, le monde politique prend décision sur décision, les impose sans réellement les expliquer, et tente de se positionner comme la force qui sait gérer une telle crise. Mais depuis mars 2020, ce gouvernement n’a rien géré du tout. Si les « vaccinés » sont prêts à « passer l’éponge » et à participer à ce qui ressemble à un effort collectif, les « non-vaccinés » n’ont pas oublié tous les mensonges du gouvernement et ne font aujourd’hui, plus confiance en ce qui est décrété à Paris. Compréhensible aussi.

Diviser les Français, comme l’a fait le président, peut effectivement apporter quelques votes en 2022. En même temps, cette stratégie déclenche une forte résilience qui elle, empêchera toute possibilité d’atteindre un jour la fameuse « immunité collective ».

Que faire alors ? Les Français doivent se souvenir de la devise française « Liberté, Egalité, Fraternité ». Cette devise doit être le leitmotiv des discussions entre Français. Il ne faut pas permettre à ce gouvernement de diviser la population en « bons Français » (les « vaccinés ») et « mauvais Français » (les « non-vaccinés »).

Une chose est claire : si on veut convaincre quelqu’un du bien-fondé de sa pensée, il faut argumenter et non pas insulter, menacer et agresser. Si la France ne devrait pas réussir rapidement à instaurer une autre culture dans les débats, l’automne verra des affrontements terribles entre ces deux « camps ». Et ça, il faudra absolument l’éviter.

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