Les « rafles » ont commencé à Chicago

Donald Trump organise la plus grande chasse à l'étranger de l'histoire des USA. Les 11 millions de résidents hispaniques sans papiers vivent dans une angoisse sans nom.

Il n'y aura plus de fêtes hispaniques et plus d'ambiance 'Plaza" aux Etats-Unis - la "chasse à l'homme" y a commencé. Foto: Alain Light / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(KL) – La vie est devenue très calme dans le quartier de « La Villita » à Chicago. Là où de nombreux immigrés sud-américains avaient trouvé un refuge, dans l’Illinois, l’un des « sanctuary states », donc, des états « sûrs » pour cette population « illégale », les agents fédéraux de l’agence ICE passent les quartiers fréquentés par des Hispanics au peigne fin. Les agents, lourdement armés, arrêtent tout suspect lors de leurs contrôles au faciès, et doivent même pas passer par un juge pour incarcérer ceux qu’ils ont identifiés comme « illégaux ». Les personnes concernées qui se croyaient en sécurité à Chicago, se cachent dans des caves, demandent de l’aide aux églises, n’envoient plus leurs enfants à l’école et lorsqu’ils sont malades, elles ne vont plus chez le docteur, de peur de se faire contrôler et arrêter dans la rue.

Ce qui ressemble beaucoup aux « rafles » opérées par les nazis et leurs collaborateurs pendant la IIe Guerre Mondiale, a été réinventé dans les États-Unis par le couple Trump-Musk et prochainement, on risque de vivre la même horreur aussi en Europe, par exemple en Allemagne où le très AfD compatible candidat à la chancellerie Friedrich Merz (CDU), veut introduire le même système de la « chasse à l’homme » aussi dans le pays des poètes et des philosophes qui dispose d’une triste expérience en la matière.

Lorsque l’on entend les récits des personnes concernées, on ne peut pas s’empêcher de penser à Anne Frank, cette adolescente juive qui a du se cacher avec sa famille à Amsterdam du temps de l’occupation nazi, avant d’être trahi par des voisins. Arrêtée, la famille Frank a été déportée et assassinée à Auschwitz. Et aujourd’hui, l’Occident met en œuvre la même stratégie que les nazis pour « gérer » la présence d’immigrés sur ses territoires. Une honte.

Dans la mesure où techniquement, il n’est pas possible d’expulser rapidement 11 millions d’immigrés « illégaux », le monde assistera une nouvelle fois à la mise en place de camps où seront concentrés les immigrés en attendant leur expulsion. Considérant le fort nombre de ces immigrés, on imagine comme ces camps se présenteront. L’Occident est en train de perdre son statut de « fief des Droits de l’Homme » et ce, comme dans les années 30 du siècle dernier, sous les applaudissements d’une partie de la population, tandis que l’autre partie de la population détourne déjà à nouveau le regard pour ne pas être molestée à son tour.

L’annonce du candidat CDU à la chancellerie allemande Friedrich Merz, d’instaurer exactement le même système qu’aux USA, une fois élu le 23 février, n’a rien de rassurant non plus. Selon les plans de Merz, les choses se passeront comme aux États-Unis, contrôles au faciès, arrestations par des agents fédéraux armés et dotés de compétences qui relèvent de la justice et non pas de la police, incarcération des personnes arrêtées dans des camps et expulsions, même vers des pays dont on sait que la vie y est dangereuse pour tous ceux qui ne sont pas d’accord avec les dictateurs en place.

D’autres pays vont suivre l’exemple des USA et de l’Allemagne et le monde ne doit pas être fier en instaurant cet espèce de « nazisme 2.0 ». Comme lors de la montée des nazis au siècle dernier, ce système peut être instauré car les gens votent pour leurs propres bourreaux.

En l’espace de quelques jours, l’ambiance sympathique de quartiers comme « La Villata » à Chicago, a totalement changée. De millions de personnes vivent désormais dans une angoisse existentielle, peuvent être contrôlées et arrêtées à tout moment et doivent se cacher dans des abris de fortune, en espérant que personne ne toque à la porte.

Le monde a déjà vécu ce genre d’horreur, on commémore tous les ans la barbarie de la « rafle du Vel’hiv », on connaît l’histoire. Rejouer les chapitres les plus noirs de l’histoire de l’humanité, n’honore pas les Trump, Merz, Meloni & Cie. Et nous, qui laissons faire ce genre d’évolution en votant pour ces personnes, n’en sont pas honorés non plus.

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